Introduction
Bien qu’il s’agisse d’un processus actif depuis des siècles, la mondialisation connaît depuis quelques décennies un développement accéléré. Littéralement, la mondialisation désigne le processus de construction d’un niveau de société commun à tous les êtres humains. Concrètement, ce terme a d’abord été utilisé dans les secteurs économique et financier, il est alors entendu comme étant un phénomène qui tend à accroître l’interdépendance des économies dans un système de marché à dimension mondiale. Cela a eu de nombreuses répercussions dans le monde entier et dans tous les domaines : économiques et financiers, mais aussi politiques, sociaux, culturels, etc. Dans les années 1990 sont apparus des mouvements anti-mondialistes et altermondialistes qui dénoncent les conséquences négatives qu’a ce système sur les populations mondiales, l’environnement et la biodiversité.
Dans ce paradigme de mondialisation, la coresponsabilité propose une approche par le bas : un territoire de coresponsabilité (sa plateforme multi-acteurs ou les autorités publiques locales) décide de se lier avec un ou plusieurs territoire(s) de coresponsabilité d'autres pays avec lesquels des liens existent déjà, par exemple par la présence d'émigrés provenant de ces territoires. Un jumelage peut alors être créé entre ces territoires pour développer des coopérations dans différents domaines comme l’agriculture, la culturel, l’éducation, etc. Cependant l’idée est d'aller au delà du simple jumelage qui n'est qu'un cadre général de coopération pour développer une proximité virtuelle entre territoires géographiquement éloignés grâce aux effets de synergies entre différents types de liens entre ces territoires (émigration, parrainages d'enfants, jumelage entre écoles, entreprises ou autres acteurs collectifs, liens entre producteurs et consommateurs, tourisme solidaire, etc.),chacun devenant porteur de messages et d'information pour les autres, comme entre voisins. Les diverses expériences menées jusqu’à maintenant ont permis de déterminer des chemins de progrès dans ce domaine de l’inter-territorialité, permettant de concrétiser la proximité virtuelle entre territoires éloignés et de développer ainsi des liens de coresponsabilité à distance.
Historique du sous-réseau
Une première réunion de débat a eu lieu à ce sujet à Jette (Belgique) le 24 février 2014 permettant de jeter les bases de ce concept à partir du cas concret des jumelages et coopérations existantes entre plusieurs communes de Belgique et du Maroc.
Cependant, faute de moyens, il n'a pas été possible de donner une continuité à ce processus après la fin du projet Responding Together. La mise en place du projet CO-ACTE est donc l'occasion de redynamiser l'ensemble des sous-réseaux (définis ici).
Activités et perspectives
La première réunion de Jette à toutefois donné lieu à l'élaboration d'une première ébauche de modèle de référence pour un partenariat entre deux territoires de coresponsabilité. La prochaine réunion du sous-réseau aura lieu les26&27 mars 2016 à Gloucester -(RU). Elle prévoit la rencontre de différents acteurs autour de cette thématique, avec pour objectif de compléter les propositions de politiques publiques développées dans le cadre du projet Co-Acte. Pour plus d'informations sur ce projet et sur les réunions des sous-réseaux thématiques, rendez-vous ici et là !
Résultats
Cadre de référence commun
L'implication des émigrés dans les jumelages entre territoire L'implication des émigrés peut s'avérer être un atout important dans les jumelages entre territoires. En effet, elles sont des personnes idéales pour être porteuses de tels projets d'inter-territorialité/jumelages entre Territoires de Coresponsabilité. En effet, ils ont le privilège de connaître deux territoires, deux populations, deux cultures différentes. Les émigrés ont de ce fait le profil idéal pour être des ambassadeurs : ambassadeurs du pays "quitté" dans le pays "intégré", ambassadeurs du pays "intégré" dans le pays "quitté", ou même les deux à la fois. Leurs connaissances et expériences personnelles les rendent plus à même de prendre contact, communiquer et élaborer des projets inter-territoriaux avec une région ou une commune dont ils sont proches bien que celles-ci se trouvent dans un pays étranger. Les migrants s'organisent souvent en associations, invitant également d'autres personnes à participer à la solidarité et au co-développement de leur région d'origine. Voir par exemple l'association franco-marocaine Migrations & Développement.
Les partenariats inter-locaux solidaires (PILS) Le terme Partenariat inter-local et solidaire (PILS) fait implicitement référence aux Partenariats locaux et solidaires producteurs-consommateurs (PLSPC), c’est donc par rapport à ces derniers que les PILS sont définis en première instance. Le terme PLSPC a été forgé par les acteurs de différents mouvements de vente directe contractualisée, voir la page sur le réseau thématique de l’alimentation pour plus de détails.
PILS sert à désigner tout un foisonnement d’initiatives qui se vivent comme un prolongement de l’action militante, son extension à des produits indisponibles localement, en faisant le pari que la proximité entre producteurs et consommateurs peut être maintenue malgré la distance. Les PILS se revendiquent donc de l’éthique des PLS, et sont souvent portés par les mêmes acteurs. Cependant, les acteurs des PILS, comme les PLS à ce jour, ne jugent pas nécessaires de se doter d’un label, alors qu’il existe un label commerce équitable. Pourquoi ? Tout simplement parce que la relation producteurs-consommateurs, très forte dans les PILS comme dans les PLS, porte garantie.
Certaines initiatives sont directement inspirées des partenariats locaux et solidaires du type AMAP. Des initiatives du type Groupe d'Achat Solidaire (GAS) se sont également développées. Par ailleurs, dans le cadre des PILS, se pose également la question du transport des produits, qui, dans l'idéal, devrait lui aussi se dresser dans une logique de coresponsabilité.
Le tourisme solidaire Le tourisme solidaire est un type de tourisme alternatif : l'activité touristique est respectueuse de l’environnement naturel et culturel, privilégie la rencontre et l’échange et participe de manière éthique au développement local. Il convient d'ajouter que dans le cas du tourisme solidaire l'activité ne profite pas qu'à un seul individu, elle concerne un groupe de personnes impliquées dans un projet, à la différence des concepts de tourisme solidaire et équitable. Pour qu'un projet soit réellement solidaire, donc profite à toutes les personnes impliquées, la distribution des ressources et des tâches doit être discutée localement de manière collective entre tous les membres du projet. Voir par exemple Tourisme Atlas et le Réseau Marocain d'Écotourisme Solidaire (RMES).
Pour en savoir plus sur les potentiels impacts du tourisme solidaire sur le bien-être, cliquez ici.
Conclusions
Les trois modes d'actions cités ci-dessus, appliqués simultanément, permettraient de tendre vers l'objectif annoncé de proximité virtuelle entre des territoires éloignés, car ils mèneraient au développement de liens de coresponsabilité à distance. L'implication des émigrés dans les projets de jumelage, en tant que porteurs d'une double-culture, assurerait plus de succès et de dynamisme à ces initiatives. Ces personnes, ayant un rôle charnière entre les deux territoires éloignés, faciliteraient le développement d'échanges, tant culturels (événements mettant à l'honneur la culture de l'autre territoire, échanges linguistiques, etc) qu'économiques. La création de Partenariats inter-locaux solidaires et d'un tourisme solidaire serait d'autant plus pertinente dans ce contexte, car l'implication des populations émigrées et les projets de jumelages formeraient un cadre favorable à la mise en place de liens culturels plus respectueux, aux retombées économiques plus justes, pour un meilleur développement de chaque territoire.