Les partenariats inter-locaux solidaires (PILS)
Les initiatives directement inspirées des partenariats locaux et solidaires du type AMAP
Le Réseau floréal en Midi-Pyrénées
Ce réseau est né à peu près en même temps que les AMAP dans le Sud-Ouest de la France. Il s’agit d’un partenariat de vente directe formalisé depuis 2008 par une charte entre des producteurs d’Andalousie d’une part, et des groupes de « mangeurs » (comme ils se définissent eux-mêmes) de la région de Toulouse d'autre part.
Il y a quatre points communs principaux avec les Partenariats locaux et solidaires, en particulier avec les AMAP : Le premier, c’est la charte : celle des AMAP a servi de modèle à la charte du réseau Floréal adopté en 2008. Les principes du partage des risques, de respect des saisons, de la biodiversité, entre autres, figurent indistinctement dans les deux chartes. Le deuxième, c’est que le socle de l’engagement est la confiance dont les consommateurs investissent Floréal, qui est un des producteurs du groupe andalou, mais aussi le pivot de l'organisation : c'est lui qui achète la production de ses collègues pour la revendre aux membres du réseau, faute d'organisation commune des producteurs. Le troisième point commun : les producteurs correspondent à l'agriculture écologique et artisanale qui est celle des AMAP. Le quatrième point qui rapproche le réseau des AMAP, c'est que le réseau fait son possible pour favoriser l'interconnaissance directe entre les producteurs et les consommateurs : voyages des toulousains en Andalousie, réception chaque année de quelques uns des producteurs par les groupes toulousains sur 3 ou 4 jours. Il peut arriver également que les consommateurs fassent un crédit gratuit à l'un ou l'autre des producteurs, sur de petites sommes correspondant à des investissements que doivent faire les producteurs, ce crédit étant remboursé au cours de la saison suivante, en produits. Il y a là une prise de risque importante de la part des « mangeurs ».
Au-delà de cette proximité pour ce qui est des principes, il faut noter que le fonctionnement de ce réseau est quand même très différent des AMAP, ne serait-ce qu’à cause de la distance : il n'y a pas d'engagement des consommateurs à commander, ni en fréquence ni en quantité. On compte 5 ou 6 livraisons par saison. A chaque fois, le volume de la commande est à l’absolue discrétion du mangeur. Il n’y a pas non plus de prépaiement : le règlement se fait après réception.
Le réseau d’Aliméa
L’exemple du réseau Floréal montre donc parfaitement la logique qui pousse de nombreux acteurs des Partenariats locaux et solidaires à étendre leur action militante (car il s’agit souvent de revendiquer sa consommation quotidienne comme un acte citoyen). Ils sont à la recherche de produits qui ne peuvent être cultivés localement.
La même logique est à l’œuvre dans le partenariat qui, en France, lie depuis février octobre 2009 plusieurs AMAP du Maine-et-Loire et d’autres régions à la coopérative de production d’agrumes corse Aliméa.
Il faut noter que l’initiative est venue du côté des producteurs du continent qui souhaitaient à la fois enrichir l’offre de produits présents dans le panier et venir en aide à une coopérative en difficulté. Ils ont donc travaillé sur la possibilité d’un partenariat lors d’une visite sur place à laquelle participèrent des paysans et des consommateurs de différentes régions. Cette visite a abouti à la mise en place de livraisons régulières à destination des groupes, selon un système de commandes en vente directe, le prix payé par le consommateur incluant des frais de logistique destinés à défrayer le transporteur privé. Cette caractéristique fait d’ailleurs glisser cette initiative vers le modèle des GAS, qui ont de plus en plus recours à un « animateur logistique », souvent un seul pour plusieurs GAS réunis dans un District d’économie solidaire.