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Le jeu du bien-vivre ensemble
Outil de réflexion individuelle et collective et de codécision au sein des Associations de Voisinage 

Le jeu du Bien-être Collectif est un outil de réflexion et de découverte de ce qu’il est possible d’obtenir au niveau d’une Association de Voisinage (AV) en sortant des rapports marchands habituels et en se positionnant sur la recherche du bien-être collectif et de tous sans exclusion. On y découvre tous les avantages d’une telle démarche et son intérêt pour concilier efficacement la réduction nécessaire des émissions de CO2 avec l’assurance du bien-être au présent.

Notamment le fait de ne pas raisonner en termes d’obligation de réciprocité immédiate mais de réponse aux besoins dans une approche coresponsable libère les ressources disponibles, que ce soit en argent ou en temps, tout en leur donnant du sens dans des actions collectives qui seraient impensables autrement.

1- Forme générale et contexte de mise en application

Cet outil prend la forme d’un jeu, bien qu’il ne s’agisse pas à proprement parler d’un jeu, puisque chacun joue son propre rôle. Il a une fonction prospective de ce qu’il est possible et souhaitable de faire, individuellement et collectivement dans une AV, puis de décisions et codécisions à entériner en fin de jeu ou par la suite.

Le jeu du BEC est un outil mis à disposition des AV pour faciliter le dialogue et les codécisions en leur sein. Dans le processus de facilitation qui est proposé, le jeu du BEC est la phase conclusive, après le partage des critères de bien-être à rechercher et de mal-être à éviter (démarche SPIRAL) puis le bilan carbone par famille (équation de Gaia) et enfin la réflexion et le partage des critères de la qualité du travail pour chacun. Le jeu du BEC permet ensuite d’explorer tout ce qu’il est possible et souhaitable de faire sur la base des résultats de ces trois démarches préliminaires.

Pour aider les familles à progresser dans ces différentes phases, il est proposé de s’appuyer sur les écoles, les enfants devenant les porteurs du processus au sein de leurs propres familles (voir document de présentation des Associations de Voisinage).

2- Présentation

Les joueurs sont les différentes familles de l’Association de Voisinage. Comme il n’est pas possible de jouer à 80 familles, on commence le jeu avec un groupe limité (de 4 à 10 familles) puis on invite d’autres familles à y participer en reprenant les résultats du groupe antérieur comme acquis. Ils peuvent être alors complété par les nouvelles familles y participant et ainsi de suite. On peut de la sorte obtenir un effet spirale, dans la mesure où plus le jeu avance, plus l’évidence de l’intérêt de cette démarche saute aux yeux. Pour cette raison il est recommandé de commencer par les familles les plus motivées et ouvertes à ce type de démarche, les autres familles finissant par emboîter le pas. Il est notamment important de commencer avec les familles dont les enfants on participé au processus dans les écoles et ont déjà eu l’occasion d’y impliquer leurs parents

Chaque famille (joueur) est caractérisée par une couleur de son choix. Elle dispose :

  • de jetons rectangulaires de sa couleur (ici joueur jaune), représentant les heures de temps. Elle prend le nombre de jetons correspondant au temps de vie active dont disposent tous les membres de la famille par semaine, hormis les heures d’entretien du corps (sommeil, alimentation, toilette). On compte 4 heures par jeton. Cela peut varier de 0 jetons pour un bébé, 14 jetons pour un jeune enfant jusqu’à 30 jetons pour un adulte dormant 6h par jour.
  • de jetons circulaires de sa couleur (ici joueur bleu), représentant l’argent dont elle dispose. Elle prend le nombre de jetons correspondant à son revenu total (rémunérations du travail, du capital, allocations, etc.). On compte 1000 euros par jeton.
  • d’un plateau de la taille d’une feuille A3 (ici joueur orange crème) positionnée horizontalement face au joueur de sorte que tous les joueurs assis autour d’une table peuvent voir les différents plateaux.

Sur chaque plateau par famille sont indiqués :

  • Six cases pour positionner les heures de temps en six catégories:
    • 1) Heures de travail rémunéré (salarié ou non) ;
    • 2) Heures de travail volontaire ;
    • 3) Heures de travail domestique (y compris s’occuper des enfants ou personnes âgées) ;
    • 4) Heures de formation/éducation (temps à l’école pour les enfants notamment) ;
    • 5) Heures de loisir (TV, sport, sorties, jeux internet, etc.)
    • 6) Heures non dédiées (temps de vie active non utilisé ou non utilisable, par exemple pour des personnes âgées ou malades).
  • 2 cases à part pour l’argent non affecté aux secteurs de consommation : une pour l’épargne et une pour les dons
  • Cinq tableaux correspondant aux cinq secteurs de consommation (suivant la typologie proposée par l’Ademe en France) : 1) Mobilité, 2) Équipements (incluant vêtements, produits d’entretien, appareils domestique, internet,…) 3) Logement, 4) Alimentation, et 5) Services publics.

Au centre de la table se trouve le plateau de l’Association de Voisinage On y trouve :

  • un rectangle (ou cercle) représentant le territoire de l’AV : le quartier ou l’immeuble et ses alentours s’il s’agit d’une ville, le territoire rural environnant s’il s’agit d’un village, jusqu’aux limites des territoires des villages voisins1.
  • Quatre boites pour ce qui est mis à disposition de l’AV : en temps, en argent, en cubes eCO2 et en autres ressources (par exemple un local, un équipement, etc.)
  • Des boites projets collectifs (une boite par projet) dans lesquels seront reversés les temps, argent et cube eCO2 nécessaires à leur réalisation.
  • Une boite « réduction de eCO2 » dans laquelle sont placés les cubes eCO2 que l’ensemble des joueurs réussissent à économiser. Ce sont les cubes eCO2 de la boite de l’AV moins ceux qui ont du être attribués aux projets collectifs

Le jeu dispose par ailleurs de :

  • un fascicule d’aide aux calculs
  • une boite à idées composée d’un ensemble de fiches « idées de projets » qui peut être enrichi par les participants.

3- But, valeurs et effets attendus

Le but du jeu est d’assurer que tous les habitants disposent du vital nécessaire pour vivre tout en réduisant les émissions d’eCO2.

Comme déjà mentionné en introduction Le jeu ne se base pas sur des échanges individuels mais sur la construction de projets collectifs. Chacun met à la disposition de l’AV (au centre de la table) ce qu’il peut (en temps, argent, ou cubes CO2) et leur utilisation est décidée collectivement.

En termes de valeur on se situe dans une perspective de co-étance (voir note à ce sujet dans le document de présentation des AV). Cela implique une posture d’écoutes mutuelles, de respect des autres, des biens matériels et de la nature et de recherche de solutions collectives.

Les effets que l’on peut attendre sont multiples : outre la réduction des émissions de CO2, il y a la meilleure valorisation du potentiel de chacun, donner du sens aux temps de vie, la reconnaissance, le lien social, et, plus généralement, l’accroissement du bien-être, individuel et collectif, matériel et immatériel.

4- Déroulement

Le déroulement en cinq phases qui est présenté ici est indicatif. Il peut y avoir des allers et retours entre phases et les phases peuvent faire l’objet de plusieurs réunions à différents espaces de temps, à décider collectivement au sein de l’AV.

Première phase : Réunion préliminaire de l’AV (Assemblée Générale)

Si les écoles ont été impliquées dans le processus, une AG de l’AV se réalise une fois le résultat des écoles obtenus. Son objet est de :

  1. Introduire la phase de réflexion collective (ou l’ensemble du processus si les écoles n’ont pas été impliquées).
  2. Organiser la démarche SPIRAL de définition individuelle et collective du bien-être avec les habitants (si cela n’a pas été déjà fait dans la phase de travail avec les écoles). La démarche SPIRAL permet de connaître les attentes individuelles et collectives en termes de bien-être (et non mal-être) et de prendre la mesure de l’importance des critères immatériels par rapport aux critères matériels. Elle invite donc à réfléchir à ce dont on a vraiment besoin pour vivre.
  3. Décider collectivement, pour chacun des 4 secteurs du vital en unité d’empreinte ressources e par an et par personne.
Secteurs Alimentation Logement Mobilité Equipements Services publics
Unité Calories alimentaires m² habitables km parcourus Nombre pondéré chiffre global
Evaluation du vital A définir de manière consensuelle

(pour plus d’explication voir le fascicule d’aide aux calculs)

Deuxième phase: positionnement par famille.

Comme déjà mentionné, cette phase gagne à être faite avant en s’appuyant sur les enfants des écoles. Chaque famille reprend les données élaborées par les enfants et les positionnent sur leur plateau. (S’il n’y a pas eu de travail préliminaire avec les écoles, il faut prévoir un temps de calcul avec le fascicule). Dans cette phase on se limite à rendre compte de la situation présente telle qu’elle est sur une période de un an (on prend en général la dernière année).

1) Diagnostic sur les empreintes ressources

Pour chacun des secteurs (à l’exception des services publiques) chaque famille trace au crayon papier le long de l’axe vertical violet du tableau depuis l’origine un trait de la longueur trouvée (arrondir pour simplifier au cm supérieur)

2) Diagnostic sur les empreintes énergies

Chaque cm² représente 1000 kWh.

3) Diagnostic sur les émissions de CO2

On introduit une troisième dimension des tableaux, cette fois-ci en volume en plaçant des cubes sur les carrés hachurés, chaque cube correspondant à 100 kg d’émissions de eCO2. Exemple : chauffage au gaz 4000 kWh + Elec 1000 kWh, alimentation 50 kg de viande-laitage, 450 kg autres (dont 50 locaux)

4) Placement des euros

Chaque famille distribue les jetons euros de son revenu annuel total dans les différents secteurs où elle l’affecte (les placer en bas du tableau de chaque secteur) et dans les cases épargne et dons. Les paiements en impôts sont placés en bas du secteur services publics.

5) Placement du temps

Les jetons correspondant au temps de vie hors entretien du corps (donc hors sommeil, temps des repas et de toilette) sont distribués dans les 6 cases du temps : 1) Heures de travail rémunéré (salarié ou non) ; 2) Heures de travail volontaire ; 3) Heures de travail domestique (y compris s’occuper des enfants ou personnes âgées) ; 4) Heures de formation/éducation (temps à l’école pour les enfants notamment) ; 5) Heures de loisir (TV, sport, sorties, jeux internet, etc.) et 6) Heures non dédiées.

Troisième phase : Collecte des problèmes et opportunités concernant le territoire

Une fois l’exercice par famille réalisé (que ce soit par l’appui des enfants dans les écoles ou non), on passe à plusieurs phases de réflexion collective. La première (troisième phase du jeu) consiste à faire un inventaire des problèmes et opportunités concernant le territoire : Chacun exprime ce qu’elle ou lui aimerait voir sur le territoire, que ce soit en termes de paysage, lutte contre les déchets et pollution, protection des écosystèmes et de la biodiversité, etc.

Attention, il ne s’agit pas ici d’accuser tel ou tel voisin sur un problème particulier, mais d’exprimer des souhaits d’ordre général.

Pour éviter les diatribes infinies, on applique conformément à SPIRAL, par une étape d’expression individuelle où chacun exprime ses souhaits sur des post-its (une idée par post-it). Les post-tis sont déposés dans le rectangle représentant le territoire. Puis on passe à une phase de réflexion collective où les post-its sont lus à un à un et sont regroupés par idée de façon à éviter les répétitions et parvenir à une synthèse inclusive. On élimine toutefois les idées perçues comme accusatrices ou on leur donne qui n’ont pas une forme acceptable pour tous. Le problème peut se poser par exemple pour les chasseurs. La discussion peut se faire alors sur comment assurer la préservation de la biodiversité et la sécurité pour tous pour arriver à un consensus.

Quatrième phase : prospection de ce qu’il est possible de faire

Cette phase de réflexion collective porte sur la prospection de ce qu’il est possible de faire au niveau de l’Association de Voisinage. On opère pour ceci en deux opérations qui peuvent être interactives :

a) Affectation de ressources à l’AV

Chaque famille (et les membres de la famille) sont invités à placer dans les 4 cases de l’AV ce qu’ils peuvent mettre à disposition en termes de temps, argent et cubes de CO2 (si elle consomme moins que son quota) et en autres ressources (par exemple un local, un équipement, etc). Dans cet exercice il est important de toujours passer par l’AV pour mettre en évidence les effets de synergie possibles. Par exemple si une famille veut aider une autre famille, elle met les ressources qu’elle veut engager dans les cases de l’AV et c’est ensuite que son souhait de le mettre à disposition d’une autre famille est pris en compte.

b) Affectation des ressources de l’AV à des projets collectifs

Disposant de ressources en temps, argent, cubes de CO2 et autres ressources, l’AV peut alors développer des projets décidés collectivement. Les idées de projets sont proposées par les participants, mais on peut aussi chercher des idées dans la boite à idée. L’objectif principal est de développer des projets qui vont permettre : 1) aux familles d’avoir toute accès au minimum vital (au cas où il y aurait des familles qui ne l’aurait pas) et de réduire leurs besoins en cubes CO2, argent et temps permettant de la sorte d’alimenter l’AV pour d’autres projets ; et 2) D’améliorer le territoire et les conditions de vie des humains et non humains en son sein, en partant des problèmes et opportunités identifiées dans la troisième phase. On cherchera, dans la mesure du possible, à développer des synergies entre ces deux objectifs. En d’autres termes il s’agit de développer un cercle vertueux où les projets permettent aux familles de réaliser des économies qui vont alimenter l’AV pour renforcer ces projets et en développer d’autres et ainsi de suite.

Exemples :

  • Si une famille met à disposition de l’AV un équipement (une tondeuse à gazon par exemple) cela évite aux autres familles de devoir en acheter également (en définissant bien les règles d’entretien partagé) et donc une économie en argent est réalisée qui peut être mis à disposition de l’AV
  • Si un local non utilisé est mis à la disposition de l’AV cela facilite la mise à disposition de toutes les familles d’équipements, outils, livres, etc., voire même de nourriture dans un frigo collectif.
  • Si l’argent et le temps mis à disposition de l’AV est suffisant, les participants peuvent proposer un projet collectif de panneaux solaires (ou d’éolienne) qui permettra là aussi de réduire l’impact CO2 pour tous. Cela donnera aussi un revenu régulier à l’AV permettant de développer d’autres projets ou le même à plus grande échelle. Un lien peut être établi avec un projet d’amélioration paysagiste intégrant ces nouveaux équipements, par exemple en utilisant les toits des maisons existantes tout en aménageant les alentours.
  • Si un ou des participant(s) mettent à disposition un terrain cela peut permettre à un ou des jeunes de produire des légumes pour les habitants de l’AV. Un partenariat type AMAP locale peut alors se mettre en place. La aussi le lien avec l’amélioration du territoire peut être mis en avant, notamment pour préserver la biodiversité.
  • Un projet peut consister à nettoyer tous les espaces collectifs non inutilisés pour y installer des plantes productives et/ou décoratives (arbres fruitiers, artichauts, autres légumes pérennes ou non).

Par ailleurs des pratiques déjà existantes peuvent être exprimées en projet collectif, par exemple organiser des repas entre voisins, apporter un soutien aux personnes âgées isolées, etc.

Notes importantes:

  1. Les équipements mis à disposition de l’AV peuvent rester propriété de la famille qui l’a mis à disposition ou donnés à l’AV selon la décision de la famille concernée. En revanche l’argent mis à disposition de l’AV devient propriété de l’AV (sauf exception on doit éviter les prêts pour des raisons de simplicité et pour être en accord avec la philosophie générale de co-étance). Il en est de même pour le temps : sauf exception il s’agit de temps volontaire. De même pour les cubes de CO2 économisés.
  2. Les investissements réalisés par l’AV avec les ressources dont elle dispose en argent, temps et cubes CO2 restent propriété de l’AV même s’ils sont affectés à une ou certaines familles pour leur usage. Par exemple si le projet de panneaux solaires se fait sur les toit des habitations, les toits restent évidemment à leur propriétaires mais les panneaux sont propriété de l’AV. Si le propriétaire concerné vend sa maison la partie correspondant aux panneaux solaires revient à l’AV. De même si l’AV investit dans l’isolement des maisons particulières. Ou encore si l’AV construite une maison pour loger une famille qui n’a pas le vital. La maison reste la propriété de l’AV qui la récupère et la met à disposition d’un autre si la famille en question s’en va ou a trouvé une autre solution.
  3. On évite dans la mesure du possible toutes les formes de location, crédit, etc. Il s’agit simplement de mise à disposition en fonction des besoins. Les familles bénéficiaires sont alors invitées à entrer dans la même logique et de mettre à disposition de l’AV ce qu’elle peuvent mettre à disposition. Par exemple une famille démunie bénéficiant d’un logement mis à disposition de l’AV peut mettre à son tour donner à l’AV du temps de travail volontaire et des cubes carbone qu’elle n’utilise pas.
  4. Le partenariat avec les écoles, lycées et universités auxquelles participent les enfants, adolescents et jeunes des familles peut être utile non seulement pour les deux premières phases (phase préliminaire et celle de positionnement des familles), mais également pour la troisième phase (par exemple en réalisant un inventaire de la biodiversité et des espèces en danger ou des différentes formes de pollution à corriger) et la quatrième phase (par exemple en réalisant les études techniques et économiques des projets décidés collectivement).

Cinquième phase ; conclusions, codécisions et suites

Une fois l’exercice achevé on passe à une phase de conclusions, codécisions et suites, incluant les liens avec les fractales supérieures.

a) Conclusions

Chacun exprime ce qu’il a retiré de l’exercice. C’est là que les effets et avantages d’une approche de co-étance libérée des rapports d’échanges marchands peuvent émerger dans une prise de conscience individuelle et collective. Par exemple :

  • Le fait de n’être pas contraint par des obligations de réciprocité immédiate permet à chacun(e) d’offrir ce qu’il/elle peut dans les délais où il/elle peut le faire, en toute transparence entre voisins. De ce fait cela multiplie les possibilités et met chacun à l’aise dans un climat de confiance. Par exemple on ne peut attendre la même chose d’un enfant, d’un adolescent ou jeune, d’un adulte ayant des enfants à charge, d’un adulte n’ayant pas ou plus d’enfant à charge, d’un jeune retraité ou d’une personne du quatrième âge : ce que chacun peut offrir varie au cours de sa vie et de son parcours familial ainsi que de sa situation économique et financière. L’approche de co-étance libérée des échanges marchands simplifie également les écritures car il n’y a plus besoin de tout compter.
  • Le fait de donner une visibilité à toutes les formes de volontariat et de les intégrer dans des projets collectifs qui eux-mêmes participent à l’amélioration progressive des conditions de vie et du territoire, tout en réduisant les impacts en émissions de CO2, donne du sens et génère de la reconnaissance qui souvent font défaut dans des approches trop atomisées.
  • Le fait de donner du sens et de la reconnaissance va non seulement être un facteur essentiel de bien-être individuel et collectif mais aussi de motivation à offrir plus de travail volontaire. Ceci est important notamment pour les jeunes à la recherche de sens, leur offrant autre chose que du temps passé devant la TV ou de smartphone. Les transferts entre loisirs et travail volontaires peuvent prendre d’autres formes, par exemple participer au travail des champs peut être un bon substitut d’activité physique aux sports formels, offrant d’autres avantages (contact avec la nature, lien social, etc.).

b) Codécisions

On peut dès lors passer à une phase de codécisions sur la stratégie à suivre ; Quels projets sont retenus en priorité ? Dans quels délais et ordre chronologique ? Qui fait quoi ? Comment définir les responsabilités (par exemple en constituant des équipes par projet) ? Quelles limites de souplesse on se donne pour faire des ajustements au fur et à mesure, par projet et pour la stratégie d’ensemble (par exemple en définissant des dates de réunion de suivi, bilan et ajustements) ?

Pour un secteur, on peut s’aider de la carte suivante. Chaque joueur inscrit son empreinte ressource et énergétique (1 point sur la carte). On voit alors la diversité des situations. Le noombre de personnes sous les 1. On peut décider du L et voir le nombre de personnes au-dessus du L.

c) Valeurs moyenne et Codécision de V (VItal) et L (Limite à ne pas dépsser

L’AV doit maintenant calculer ses valeurs moyennes, co-décider de ses 1 et L, et des valeurs qu’elle pense pouvoir atteindre dans 1 an pour transmettre à la fractale supérieure.

d) Liens avec les fractales supérieures

Dans les discussions vont forcément apparaître des besoins qui ne peuvent être résolus au niveau de l’AV et doivent l’être à des échelles territoriales supérieures. Il est donc important de faire un bilan des besoins à présenter à différentes échelles.

Reprenant là aussi les bases philosophique de co-étance, les concertation aux échelles supérieures pourra s’appuyer sur des principes de coopération, beaucoup plus efficaces et générateurs de bien-vivre ensemble que des principes de compétition. Concrètement il s’agit, à chaque fractale territoriale, de répondre par secteur aux besoins qui ne peuvent être résolus aux fractales inférieures par la mise en place d’une et une seule entreprise répondant à ce besoin, sur la base d’un accord d’engagement réciproque avec le partenariat territorial de la fractale concernée, ou par la mise en place de règles collectives ou de monnaie alternative commune cf monnao ci-dessous) (. Cette entreprise bénéficie alors de toutes les compétences du territoire, d’un apprentissage en réseaux avec les entreprises similaires des autres territoires et d’une régulation permanente entre offre et besoins des usagers, évitant les déperditions. Une autre raison de l’efficacité supérieure de telles entreprises par rapport à une économie de marché compétitive avec l’argent comme monnaie unique est l’approche intégrée à l’échelle du territoire, permettant de traiter les problèmes à leur source et de créer les conditions pour les éviter, plutôt que de devoir les combattre une fois apparus (réparation versus anticipation). La co-étance ouvre ainsi la voie à une convergence d’intérêts entre l’entreprise et les besoins du territoire.

  • En ce qui concerne l’échelle immédiatement supérieure un secteur essentiel est celui de la santé. Les expériences de santé communautaires menées dans certains pays (comme les maisons médicales en Belgique) ouvrent une voie dans ce sens : Une équipe médicale pluridisciplinaire est mise en place dans chaque territoire communal ou intercommunal avec pour mission de traiter de la santé des habitants, avec une banque de temps où chaque citoyen contribue à la santé de tous. Cette approche globale et territoriale par la santé, plutôt que par le seul traitement des maladies ouvre la voie à des économies considérables en termes de santé grâce à une collaboration avec les habitants et les différents acteurs du territoire.
  • D’autres questions concernent l’échelle immédiatement supérieure, notamment les problématiques environnementales locales qui demandent à être traitées à l’échelle de la commune ou l’intercommunalité, comme l’eau, la protection des écosystèmes et de la biodiversité, etc.

Dernière modification de la page : Mardi 21 mai 2024 10:38:04 UTC