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Co-Acte 2cd thematic meeting report
Viana do Castelo 22cd, 23rd June 2016
REPORT

- Being translated -

Contexte et Objectifs de la réunion

Le projet CO-ACTE :

Penser le progrès en termes de capacité à vivre ensemble sur une même planète est devenu, plus que jamais dans l'histoire de l'humanité, à la fois une évidence et une nécessité. Un peu partout en Europe et dans le monde des initiatives émergent pour (re)construire cette capacité à vivre ensemble au niveau local, dans les territoires, au présent et au futur. Elles se retrouvent dans les territoires engagés dans la démarche SPIRAL et également dans des réseaux comme le mouvement Transition, les éco-villages, les agendas 21, les plans de cohésion sociale, le mouvement zerowaste, les approches décentralisées de développement local comme LEADER et bien d’autres encore. Toutes ont en commun de partir du local, des habitants et acteurs locaux pour construire ensemble, dans la concertation et un esprit de coresponsabilité, une société sans exclusion où le progrès vers le bien-être de tous et celui des générations futures s’impose comme une évidence partagée par tous. Cependant toutes sont confrontées à la nécessité de reformuler les politiques publiques et cadres légaux afin de systématiser les acquis et d’insuffler la coresponsabilité pour le bien-être de tous dans le fonctionnement normal de la société à tous les niveaux. Pour répondre à cette nécessité le projet CO-ACTE lance un large processus de réflexion avec les citoyens, acteurs de la société civile et responsables politiques dans les territoires engagés dans ces démarches et d’autres territoires. Promu par le réseau TOGETHER des Territoires de Coresponsabilité qui développent la démarche SPIRAL, le projet CO-ACTE vise à créer une dynamique citoyenne porteuse de propositions de politiques publiques d’encouragement à la coresponsabilité pour le bien-être de tous aujourd'hui et demain. Il s'appuie pour cela sur les acquis de la démarche SPIRAL ainsi que toute autre démarche partageant les mêmes valeurs et objectifs. Huit réunions européennes sont programmées entre septembre 2015 et Novembre 2016 pour tenir ce pari. Elles aboutiront à la Troisième Rencontre des Territoires de Coresponsabilité à Braine l’Alleud du 2 au 5 novembre 2016 où les conclusions préalablement débattues seront présentées en invitant les responsables politiques à les valider.

Déroulé du Projet :

Après la première réunion de lancement du projet en septembre 2015 un processus de concertation a été initié auprès des citoyens dans les différents territoires, en complément de la démarche SPIRAL et suivant les mêmes principes de démocratie directe : droit à la parole égal pour tous, absence d’intermédiaire dans l’expression, questions totalement ouvertes, synthèses inclusives et transparentes construites directement par les citoyens. Cela s’est fait en ajoutant une 4ème question aux 3 questions de la deuxième phase SPIRAL ou en proposant une démarche bilan à 3 questions correspondant à la 8ème phase de SPIRAL. Il a été également proposé d’introduire une question additionnelle dans la co-évaluation participative (7ème phase de SPIRAL). Ces questions permettent la définition individuelle et collective du bien-être de tous comme objectif du progrès de la société (SPIRAL 2 premières questions), de ce que chacun peut faire pour son bien-être et le bien-être de tous (SPIRAL 3ème question) et de qu’il serait souhaitable au niveau des politiques publiques et de la société en général pour parvenir à la coresponsabilité pour le bien-être de tous aujourd’hui et demain (CO-ACTE : 4ème question - ou 3ème question si on est dans une démarche bilan ou évaluation). Le fait que tous les citoyens aient pu s’exprimer librement par une démarche intersubjective de démocratie directe à la fois introspective (les 2 premières questions de SPIRAL) et prospective (SPIRAL 3ème question et question CO-ACTE) sans idées préconçues et assurant un droit de parole égal pour tous a permis de faire émerger des propositions très diverses et touchant toutes les grandes questions de société. Elles mettent en évidence les éléments fondamentaux de ce que serait une société coresponsable et solidaire pour le bien-être de tous, générations incluses tels que : l’équité dans les revenus (Revenu de Base Universel et plafonnement) et dans l’accès aux ressources et au bien commun, coresponsabilité dans l’inclusion sociale des plus défavorisés, socialisation et relocalisation des échanges, démocratie directe et collaborative en complément d’une démocratie représentative saine (transparente, sans corruption, etc.), ancrage dans les territoires, changement dans les rapports à la nature et l’environnement (respect des animaux et de la nature, reconversion énergétique, lutte contre le gaspillage –zéro déchets- et les pollutions), révision du rapport au temps, paix et arrêt de production d’armements, etc.

Rôle des réunions thématiques :

De tels objectifs demandent, outre des mesures politiques adéquates, des réponses à construire à partir des expériences de la société civile. C’est pourquoi toutes les organisations de la société civile porteuses d'initiatives qui se reconnaissent dans ces objectifs sont invitées à participer à un processus de construction de réponses adéquates. L’idée centrale est toute d’abord de réfléchir à des chemins de progrès vers ces objectifs en partant des expériences existantes, en repérant leurs complémentarités par rapport à ces objectifs. Il s’agit ensuite d’identifier les mesures de politiques publiques qui sont nécessaires à l’expression de ces complémentarités, en complément des propositions des citoyens. Quatre réunions thématiques successives sont prévues à cet effet:

  • La première réunion thématique s’est passée à Gloucester (Royaume Uni) les 20 et 21 mai 2016. Elle avait pour objectif de réfléchir à la construction d’un modèle socio-économique coresponsable pour le bien-être de tous aujourd’hui et demain, notamment en analysant comment les échanges économiques peuvent contribuer à répondre à l’équité dans les revenus, la solidarité par rapport à l’objectif de bien-être de tous sans exclusion et la reconnaissance du rôle de chacun dans la société tout en intégrant les externalités environnementales et sociales dans les coûts. On s’est appuyé pour ceci sur les expériences des banques du temps, des monnaies complémentaires, du réseau BIEN, de partage du temps de travail, de répartition du temps de vie tout au long de la vie (y compris le rôle des personnes âgées et des relations intergénérationnelles), de redéfinition concertée des rôles sociétaux des entreprises, d’économie distributive et de liens de solidarité entre territoires.
  • Une deuxième réunion prévue à Viana do Castelo (nord du Portugal) les 22 et 23 juin 2016. L’objectif est de réfléchir à comment assurer une organisation coresponsable du territoire pour le bien-être de tous aujourd’hui et demain. Sur ce plan les citoyens font de nombreuses suggestions tant cette question est cruciale : le bien-être de tous suppose d’avoir des espaces d'habitat, de rencontre, de co-production (jardins partagés, lieux de réparation), des lieux d’échanges, d’expérimentation, de multiples formes de vie sociale (sport, culture, partage des savoirs, etc.), ainsi que des espaces de recueillement et méditation et de lien avec la nature (parc naturels, plantations d'arbre, protection de la biodiversité, ...). Organiser l’espace c’est aussi assurer la mobilité sans qu’elle soit un facteur de stress et quelle pèse sur l’environnement : comment assurer la proximité des lieux de services et d’emploi par rapport aux lieux de résidence et éviter les temps de transport quotidiens, comment donner la priorité aux transports doux (marche à pied, vélo, transports publics) dans un environnement sain, notamment comment réduire la circulation automobile (gratuité des transports publics, co-voiturage). Enfin l’organisation de l’espace est directement liée à la reconversion énergétique : développer les habitats à énergie positive, mettre en valeur les toits, les parkings pour capter l’énergie solaire, mettre en place des bornes d’approvisionnement pour les véhicules électriques, organiser les réseaux de distribution pour éliminer les pics entre offre et demande, etc. L’organisation de l’espace pose donc de multiples questions qui ne peuvent être traitées séparément mais demandent de réfléchir à une stratégie d’ensemble en prenant en compte les attentes, motivations et compétences de chacun. Cela implique de s’appuyer sur les connaissances de chaque citoyen et chaque acteur par des démarches participatives et collaboratives de gestion de l’espace. De multiples expériences existent à ce sujet comme les diagnostics en marchant, la planification in vivo sur le terrain, les processus participatifs dans les plans d’occupation des sols, etc.
  • Une troisième réunion est prévue à Odemira (sud du Portugal) les 27 et 28 juin 2016. L’objectif est de voir comment, sur la base des conclusions des deux premières réunions, assurer par la coresponsabilité les besoins de base pour le bien-être de tous aujourd’hui et demain (alimentation saine, santé, produits de consommation de base) avec le minimum d’impact sur l’environnement. On s’appuiera pour ceci sur les expériences d’engagement mutuel entre fournisseurs/producteurs et consommateurs/usagers dans les secteurs alimentaires (type CSA/AMAP) de la santé (maison de la santé, pharmacies sociales), d’organisation directe pour assurer ses besoins de base (jardins partagés, edible credible, etc.) et de réutilisation des biens sous toutes leurs formes (deuxième usages, réparations, recyclage). On cherchera à mettre en évidence celles qui permettent une approche durable : approche préventive et décentralisée de la santé, réutilisation, y compris des espaces de proximité, recyclages, etc.. On s’appuiera également sur des initiatives permettant de faire le lien entre ces secteurs, notamment celles qui assurent des transferts de moyens, par exemple des économies de santé vers plus de moyens dans la production alimentaire pour permettre une agriculture sans pesticides.
  • Enfin, lors d’une quatrième réunion à Timisoara (Roumanie) les 16 et 17 septembre 2016, l’objectif est de déterminer comment assurer une démocratie collaborative et une gouvernance coresponsable des biens communs pour le bien-être de tous aujourd’hui et demain. Pour ceci nous partirons des conclusions des trois premières réunions pour nous poser la question de la souplesse dans l’accès aux ressources, permettant à chaque citoyen de participer au bien-être de tous selon ses capacités et aspirations et adapter son projet de vie en fonction, assurant ainsi le plein emploi. Cette conception souple de l’accès aux ressources nous conduira à aborder la question de la démocratie et de la gestion des biens communs nous un angle nouveau, concernant aussi bien les biens publics, communautaires et privés, en nous appuyant sur la diversité des expériences existant dans le monde sur ce thème. Chacune des réunions fera l’objet de conclusions mettant en évidence les complémentarités entre initiatives et comment elles peuvent ensemble assurer un progrès vers la coresponsabilité pour le bien-être de tous aujourd’hui et demain. Seront également mise en évidence les mesures de politiques publiques nécessaires pour permettre ce progrès. L’ensemble de ces conclusions seront intégrées dans un cadre opérationnel de mise en œuvre des propositions des citoyens. Ce cadre sera complété également par des responsables des politiques publiques à même de proposer des voies d’adaptation des politiques publiques en place à ces attentes. L’ensemble des conclusions sera présenté et débattu publiquement lors de la Troisième Rencontre Internationale des Territoires de Coresponsabilité à Braine-l’Alleud (Belgique) du 2 au 5 novembre 2016.

Rôle spécifique de la réunion à Arcos de Valdevez :

Après la première réunion thématique portant sur la co-construction d'un modèle économique de coresponsabilité pour le bien-être de tous (à Gloucester les 20 et 21 mai 2016), il était question ici de questionner la manière à d'organiser l’espace dans les territoires de vie afin d’assurer au mieux le bien-être de tous, celui des générations présentes et futures. Sur ce plan les citoyens font de nombreuses suggestions tant cette question est cruciale : le bien-être de tous suppose d’avoir des espaces d'habitat, de rencontre, de co-production (jardins partagés, lieux de réparation), des lieux d’échanges, d’expérimentation, de multiples formes de vie sociale (sport, culture, partage des savoirs, etc.), ainsi que des espaces de recueillement et méditation et de lien avec la nature (parc naturels, plantations d'arbre, protection de la biodiversité, ...). Organiser l’espace c’est aussi assurer la mobilité sans qu’elle soit un facteur de stress et quelle pèse sur l’environnement : comment assurer la proximité des lieux de services et d’emploi par rapport aux lieux de résidence et éviter les temps de transport quotidiens, comment donner la priorité aux transports doux (marche à pied, vélo, transports publics) dans un environnement sain, notamment comment réduire la circulation automobile (gratuité des transports publics, co-voiturage). Enfin l’organisation de l’espace est directement liée à la reconversion énergétique : développer les habitats à énergie positive, mettre en valeur les toits, les parkings pour capter l’énergie solaire, mettre en place des bornes d’approvisionnement pour les véhicules électriques, organiser les réseaux de distribution pour éliminer les pics entre offre et demande, etc. L’organisation de l’espace pose donc de multiples questions qui ne peuvent être traitées séparément mais demandent de réfléchir à une stratégie d’ensemble en prenant en compte les attentes, motivations et compétences de chacun. Cela implique de s’appuyer sur les connaissances de chaque citoyen et chaque acteur par des démarches participatives et collaboratives de gestion de l’espace. De multiples expériences existent à ce sujet comme les diagnostics en marchant, la planification in vivo sur le terrain, les processus participatifs dans les plans d’occupation des sols, etc.

Participants :

La réunion a été particulièrement riche grâce à la diversité des participants et des types d’initiatives. Etaient notamment présents:

  • Des membres d’associations diverses : Fairshare (Angleterre), Association Plouf (Belgique), SEL de Waterloo (France), les Haies Vives (France), Association Florestal (Portugal), Fondation Aga Khan (Portugal);
  • Des représentants des Services Publics de Wallonie ;
  • Des spécialistes des diagnostics en marchant ;
  • Des représentants du Réseau Cittaslow ;
  • Des élus et représentants politiques de Loos-en Gohelle et Strasbourg en France et du district de Viana do Castelo au Portugal ;
  • L’ancienne Maire de Montdidier ;
  • Des représentants du Réseau TOGETHER (secrétaire, coordinateur de réseau, dynamiseurs).

(voir en annexe 3 la liste précise des participants).

Déroulé de la réunion

La réunion d’Arcos de Valdevez s’est déroulée en 4 sessions :

  • Session 1 : Le point sur le projet CO-ACTE et les objectifs de la réunion : Cette session a permis à tous les participants de se connaitre et de connaitre le projet CO-ACTE, ses premiers résultats et de bien comprendre la problématique de la réunion.
  • Session 2 : Des pratiques de terrain à la co-organisation des territoires avec les citoyens et acteurs locaux: Cette session organisée en 4 temps (Gestion participative de l’espace, mobilité, reconversion énergétique, synthèse) a permis d’avancer sur la co-construction d’un modèle de co-organisation des territoires pour le bien-être de tous à partir des expériences des différentes initiatives présentes.
  • Session 3 : Du modèle aux besoins de politiques publiques : deux groupes de travail ont été constitués pour l’identification des politiques publiques (voir les conclusions ci-après)
  • Session 4 : Suite du projet et fonctionnement des sous-réseaux thématiques : Cette session a permis de déboucher sur un certain nombre de décisions concernant les suites de la réunion (voir ci-après).

Conclusions et suites à donner

La construction d’un modèle de co-organisation des territoires pour le bien-être de tous

Les politiques publiques à promouvoir

Les décisions prises

Annexe 1 : Résumé des présentations et débats

JOUR 1 : Mercredi 22 Juin

Session 1 : Le point sur le projet CO-ACTE et les objectifs de la réunion

Présentation de CO-ACTE et des premiers résultats (Samuel Thirion)

Le projet CO-ACTE utilise la démarche Spiral qui a été initiée avec la volonté de ne plus penser le progrès sociétal en termes économique, mais en termes de capacité à vivre ensemble. Il s’agit donc de partir du postulat que la richesse économique ne résout pas les problèmes sociétaux, puisque le bien être revêt également des dimensions immatérielles. En réalité, le progrès devrait être avant tout la croissance du bien-être de tous et de la planète (vision à long terme). Mais alors comment le définir ? Le postulat est ici qu’il est nécessaire de créer la capacité de la société (ensemble des acteurs) à assurer le bien-être (défini par les citoyens eux-mêmes, clef de la démocratie) de tous (incluant les générations futures). Cette approche fut d’abord développée au conseil de l’Europe et à présent via le réseau TOGETHER par le biais de la méthode SPIRAL. Construire une vision partagée du bien être de tous incluant les générations futures comme un objectif de progrès implique de développer une démocratie directe (sans délégation), un choix égal pour tous, une démarche partant des critères de bien-être plutôt que des problèmes ou besoins des personnes et territoires, un processus ouvert, une synthèse inclusive, participative et transparente, et enfin des actions concrètes auto-reproductrices. Le processus a démarré en 2005 et au jour d’aujourd'hui, 400 territoires ont participé à cette démarche, dite Spiral, pour définir le bien-être avec les citoyens. Se pose alors la question des actions à mener ensemble pour y tendre, le tout sans mettre en péril le bien-être des générations futures ni de la planète. Par conséquent, nous avons souhaité développer des approches au niveau local, mais cela s’avère plus difficile lorsqu’on travaille avec des territoires plus importants.

Il s’agit donc, avec le projet CO-ACTE, de dépasser le niveau local. Ce ne sont pas seulement les locaux qui doivent agir, mais aussi les régions, les gouvernements nationaux, l’Europe etc. Ceux-ci doivent redéfinir les cadres de la société afin qu’elle ne soit plus fondée sur le niveau du PIB mais sur le bien-être de tous. La problématique réside dans la portée du message à transmettre aux institutions. Les acteurs locaux sont souvent trop peu entendus car loin des institutions, et souvent moins visibles que les grosses compagnies.

CO-ACTE permet de mettre en évidence l’importance de l’avis du citoyen. L’approche SPIRAL permet de trouver comment, par une approche démocratique, nous pouvons définir le bien-être. La méthode développée à cet effet est basée sur des principes de démocratie directe et collaborative, garantissant le droit de la parole égal pour tous. Elle débouche sur des synthèses co-construites aussi bien au niveau de petits groupes de citoyens qu’au niveau d’un territoire local, puis régional, national et à l’échelle mondiale. Plus de 10000 citoyens d’une vingtaine de pays ont participé à ce processus depuis son lancement en 2005, permettant de disposer d’une base de données de plus de 100000 critères de bien-être et mal-être et d’une synthèse à l’échelle intercontinentale qui met clairement en évidence la multi-dimensionnalité du bien-être de tous exprimé par l’humanité dans sa diversité avec ses différentes. Cette synthèse nous montre clairement une liberté dans les réponses des citoyens et surtout que l’opinion des gens en général revient aux besoins de base et non au superflus. Les premiers résultats du projet CO-ACTE montrent qu’il existe une forte inter-subjectivité, avec une grande diversité d’acteurs et d’actions. Par ce biais, tous les aspects sont couverts : l’aménagement du territoire, la gestion économique, l’aménagement du temps, la relation à la nature, les questions d’alimentation et de santé et enfin le développement d’un modèle de gouvernance démocratique et la gestion des biens communs.

Intervention de Manuela Coutinho sur le projet CO-ACTE au Portugal

Est développée ici une expérience intéressante : Le Forum participatif (12/15personnes avec groupes homogènes) sur les questions de bien être. 11 groupes sur les 10 municipalités y ont participé, dont principalement des personnes âgées vivant dans des régions isolées mais souhaitant préserver leur autonomie. Des expériences avec deux groupes de jeunes ont également été développées. Ajouté à cela, des groupes les ont contactés pour construire des projets locaux avec la municipalité, les écoles etc. Un processus partagé de construction a donc donc été mis en place. Ce processus nous mène à réfléchir sur la planification sociale et territoriale de manière commune. Il faut définir les véritables besoins et préoccupations des individus. D’ailleurs, d’après les synthèses, ce qui préoccupe les personnes concernées, ce sont notamment les relations (entre voisins, avec les institutions).

Objectifs et organisation de la réunion (Indirah Osumba)

Cette seconde réunion des réseaux thématiques a pour but de définir des mesures de co-organisation du territoire pour le bien-être de tous. Elle s’ancre dans une succession de 4 réunions de réseaux thématiques pour mener à une ultime réunion à Braine l’Alleud (Belgique). Il s’agira de s’appuyer sur la synthèse déjà établie (Cf Graphique synthétique ci-dessous) afin de donner des propositions de politiques publiques. Cette synthèse est une approche systémique qui représente toujours 3 niveaux : au niveau individuel, par rapport à l’environnement proche et enfin par rapport à la société à un niveau plus global. Le but est de mettre en avant le concept de proto-utopies : des étapes intermédiaires afin d’arriver à l’utopie. Lors d’une rencontre avec Reflect’action, la question du processus de changement a émergé, amenant à se demander : Comment participe-t-on au changement ? Il s’agit donc d’établir un lien entre la société complexe et un processus simple de changement. La comparaison avec la cuisine est alors proposée. Avant toutes choses, l’on a besoin d’un combustible qui créer de la chaleur, elle-même à l’origine de la transformation des aliments. De plus, la cuisine est réglementée par un ensemble de règles, acteurs, organisations et processus, tout comme la société. Le schéma est donc une représentation de cette idée. En bas du schéma, on aurait les rêves et utopies avec une influence du local sur le global. La manière dont on change individuellement peut avoir une influence sur le changement global. Ensuite, il y a donc le processus de changement. Il faut échanger, penser ensemble, co-définir, co-évaluer pour permettre progressivement un changement. Emerge alors cette question des proto-utopies : c’est ce que l’on arrive à mettre en place à partir des grandes utopies. Aujourd’hui nous sommes dans une culture hiérarchique descendante, le chef choisi, donne ses idées et les autres suivent. Il faut changer ce genre de processus individuel pour passer à un processus de collaboration de groupe. Pour mettre en place un tel changement, il est important de travailler à différents niveaux et de modifier l’organisation de la société. Nous devons libérer du temps pour nous, créer des espaces pour permettre aux gens de se réaliser. En permettant aux gens d’aller mieux, c’est la société toute entière qui ira mieux. La problématique de la réunion sera donc la suivante : Quelles politiques publiques devons-nous mettre en place pour créer des proto-utopies, qui peuvent nous rapprocher de l’utopie recherchée, à savoir un modèle d’organisation concertée et coresponsable de l'espace, assurant au mieux le bien-être de tous, y compris celui des générations futures ? La synthèse n’est pas un résultat en soi mais un mode de fonctionnement. Ce n’est pas un endroit où aller, mais plutôt un support sur lequel s’appuyer pour effectuer le changement.

Samuel Thirion Cette représentation graphique apporte une certaine visibilité, elle permet aux gens de mieux comprendre le projet, et de leur montrer l’utilité de leurs réponses. En effet, il est prévu de restituer la synthèse aux citoyens ayant participé afin qu’il y ait également un retour de leur côté.

Table ronde : Exemple de politiques publiques pour une organisation concertée et co-responsable de l'espace

Participants : Mme Catherine Quignon le Tyrantex - Maire de Montdidier (France), Eric Schultz - adjoint au Maire de Strasbourg, Julian Perdrigeat adjoint au maire de Loos-en-Gohelle (France). Discutant : Pier Giorgio Oliveti, directeur du réseau international Cittaslow (Italie).

  • Intervention Catherine Quignon le Tyrant, ex-maire de Montdidier :

Montdidier est une commune de 6500 habitants qui a subi plusieurs cataclysmes. Un salarié gagne en moyenne 1200€. La question était alors de savoir comment améliorer le sort des concitoyens ? Cela est passé par de nombreux changements. Mme Quignon le Tyran explique que la commune produit aujourd’hui sa propre énergie, et qu’ils sont considérés comme concurrents d’EDF. L’idée est à présent de développer cela sur l’ensemble de la Picardie avec l’aide de la région. Avec une consommation moindre, il s’agirait d’apporter la preuve qu’on peut éclairer avec d’autres méthodes et réaliser des économies. La terre est riche et il y a beaucoup de vent. La vitesse moyenne des éoliennes est de 6,1m/s pour couvrir les besoins énergétiques. Avec 4 éoliennes (les seules qui soient publiques en France), on répond à 53% des besoins de la commune. Le but : atteindre l’autonomie énergétique pour répondre à l’ensemble des besoins et créer une structure alternative pour stocker l’énergie et la réinjecter. Baisser le prix de l’électricité dans la commune permet également aux personnes de financer une meilleure isolation des maisons afin de consommer encore moins. Il existe également la possibilité d’implanter un réseau de chaleur mais cela n’est pas suffisant. En Picardie, la filière bois s’est beaucoup développée. Une alternative à la production de chaleur s’est donc créée. Cela a permis une économie de 8000euros sur un hôpital par an. Or, ces 8000euros couvrent à présent les frais d’un laboratoire. Les bénéfices publics reviennent ainsi à un institut public. Evidemment, cela engendre une forte confrontation avec les lobbies. Ce système s’avère rentable et pour les lobbies et pour les collectivités, et cela fait donc débat. Mais le vent est un bien public et ne doit donc pas être privatisé. Malgré tout cela, certaines craintes des habitants ont amené Mme Quignon à perdre les élections. Toutefois, les communes alentours se sont associées et la vice-présidence est née, lui permettant de continuer à développer des projets dans la région. « La rencontre des uns et le pouvoir des autres, cela porte ses fruits » déclare-t-elle. Malgré de nombreuses résistances initiales aux éoliennes dans le milieu rural, ce fut donc possible. La municipalisation des biens fut une des principales clefs au développement de la commune (municipalisation de l’eau, du cinéma, etc.). Et cela ne put se faire qu’à travers un contrat de confiance avec les habitants qui sont redevenus acteurs de leur territoire. L’exemple du cinéma est probant : il a été proposé aux citoyens que celui-ci soit entretenu, en échange d’une pratique régulière de ce dernier. Cela a permis de relancer le cinéma.

  • Intervention Eric Schultz, « les politiques temporaires à Strasbourg » :

E. Schultz travaille pour la ville de Strasbourg depuis 2008 et s’intéresse plus particulièrement aux problématiques liées à la vie nocturne. Il s’agit de petites politiques qui impliquent une forte transversalité. Pour l’instant, cela reste une politique aux cas par cas. Lorsque l’on parle de politiques temporelles, il s’agit principalement de l’aménagement des temps dans la ville. L’ouverture des services publics en est un exemple: on observe si ceux-ci prennent en compte les pratiques et modes de vie des habitants et si ce n’est pas le cas, on cherche à adapter les services à la demande. Le cas des horaires de piscine est intéressant. Il a été observé qu’entre 14h et 16h, il y avait peu de demandes alors qu’il y en avait beaucoup le matin très tôt. Le taux d’ouverture à certains horaires a donc été réduit au profit d’autres. Il est également question ici de la réorganisation des services de proximité. En effet, la carte des services publics est en décalage avec la carte habitat. Il faut tenter de relocaliser les activités et travailler sur les horaires d’ouverture. Il est également nécessaire de travailler sur la question des déplacements (saturation des zones, etc.) et d’étaler les horaires de postes pour fluidifier l’arrivée des salariés sur les sites. La question de la vie nocturne est importante : les animations en centre ville, les nuisances sonores, les travailleurs de nuit, les déplacements etc. Il faut permettre une articulation des temps et déambulations nocturnes dans les différents quartiers. Certaines catégories de personnes s’imposent dans l’espace et dans le temps et il faut les prendre en compte dans l’aménagement. On a des temps urbains différents : les espaces fonctionnent parfois très bien le jour et mal la nuit etc. On a des espaces plus ou moins accessibles pour certaines personnes et peu d’espaces multi-accessibles. On cherche donc à savoir comment intégrer les temps sociaux dans l’aménagement des espaces.

  • Intervention Julian Perdrigeat

J. Perdrigeat est adjoint au maire de Loos-en-Gohelle. Cette dernière est une commune post-minière qui est passée en moins de 30 ans à une ville pilote en termes de développement durable. Il faut savoir que le bassin minier du nord-pas de calais est assez profond (jusqu’à 1km de profondeur) et que les mines ont eu un impact très important sur le paysage, l’économie etc. Loos-en-Gohelle est une ville de 7000 habitants dont la répartition urbaine s’est fait principalement en fonction des mines. On observe ainsi des poches urbaines avec quelques espaces agricoles au milieu, ce qui constitue un aménagement complexe. A l’époque, les déchets des mines furent entassés près de la ville, ce qui au fur et à mesure créa de grandes pyramides, soit de vraies décharges. Aujourd’hui, ces dernières sont considérées comme un patrimoine et dessine les contours de la ville. Il est important de préciser qu’au temps des mines, il existait un fort contrôle social. Tout appartenait aux compagnies minières et rien aux collectivités. De fait, quand les mines ont fermé après 150 ans d’exploitation, cela a créé beaucoup de chômage technique et engendré une dégradation de l’estime de soi chez les habitants. C’est alors que les surréalistes eurent une grande influence, par la mise en avant de la nécessité de rebondir avec par exemple l’image du phoenix, de la lampe de mineur et la gerbe de blé. Ce furent les débuts de la reconversion.

Un peu d’histoire… 1980 : Processus culturel d’implication et de transformation. Lans-en-Gohelle cherche à transformer l’image du territoire par la culture. 1990 : Mise en place d’un diagnostic social & environnemental partagé. Révision du plan d’occupation de sols et du PLU à partir d’espaces de discussion avec les citoyens où l’on parle du cadre de vie. Cela nécessite 5 ans de construction, c’est donc un temps lent. Il faut alors observer d’où l’on vient et vers où l’on va. Peu à peu seront développées les énergies renouvelables et la construction de bâtiments basses consommation. On passe alors d’une société paternaliste à une région co-construite. 2000 : Un projet de ville durable & effets d’entrainement sur l’économie. Démocratie de projets. On s’attaque alors à la complexité du développement durable. On constate qu’il y a eu changement de regard. Mais quelle suite donner dans les actes ? Un effet boule de neige progressif est recherché. 2010 L’éco-système « Loss Ville Pilote » émerge : agriculture bio, autonomie énergétique, 15km de ceinture verte. On forme des jeunes à l’éco-construction et au travail collectif.

Quelques principes… - Faire à partir de l’existant - Mettre en récit à partir de l’histoire et faire un travail de mémoire - Se baser sur des valeurs, une éthique, une vision. - Définir un socle pour donner du sens. - Accepter le travail sur un temps long. - Définir et valoriser le rôle de chacun : élus, techniciens, citoyens. - Fonctionner avec : de la coopération, plusieurs échelles, du leadership et du collectif.

3 résultats : - Ecoute, espaces d’implication habitante, agencement des acteurs. - Pensée, action et ingénierie : systémique ! - Droit à l’erreur, mode de projet, entrée par le réel, droit à l’initiative (donc à l’erreur)  agir.

  • Réaction de Pier Georgio Olivetti

Samuel a précisé au début de la réunion quels étaient les objectifs de ces deux jours : gouvernance, pratiques du territoire, organisation collective pour le bien-être de tous etc. Or, nous pouvons constater que c’est bien ce que nous faisons. J’ai l’impression que l’on s’oriente et que les obstacles sont claires. Les questions sont nombreuses : Comment globaliser ces processus ? Comment réussir à être acteurs ? Comment le reproduire dans nos communes ? Il y a de nombreuses solutions. A Cittaslow, il y a deux niveaux d’expérience : le premier est celui des maires, municipalités, ainsi que le lien avec les régions et la nation. Le deuxième est avec les habitants, les locaux. Exemple des panneaux publics : la solution serait de les mettre au sol. On ne pense pas à tout. Les petites villes enseignent aux plus grandes ces astuces. L’éducation est une base. Il existe un dispositif avec des enfants ici au Portugal ce qui leur donne la possibilité de se réapproprier les territoires. Il faut apprendre à réutiliser les outils. Cittaslow permet ainsi de donner des capacités d’utilisation différentes aux jeunes qui transmettent ce savoir aux plus âgés. Maintenant, cela se trouve dans les programmes scolaires. Une petite initiative peut avoir une influence sur le global. Il faut être créatif (ex : pédibus) pour inventer de nouveaux modèles. Il y a un problème de responsabilité assez important. Exemple de NIPTO. Malheureusement, on a tendance à « refiler le bébé à quelqu’un d’autre » quand cela devient compliqué. Comment créer un marché local? On a un modèle efficace. Il faut adapter les réponses à la réalité. Il y a une désertification sociale. Les jeunes quittent les villages. Il faut essayer d’avoir une approche des accords institutionnels. Il n’y a pas de solution unique. Il faut prendre le temps de réfléchir. Ecouter la communauté, les partenariats, faire des liens avec les autres initiatives, être persistant, créatif et réaliste.

Session 2 : Des pratiques de terrain à la co-organisation des territoires avec les citoyens et acteurs locaux.

Gestion participative de l’espace

Dans cette session ont été présentés des exemples des diagnostics en marchant (Arras), de l'organisation concertée des espaces de vie sociale et des concertations sur la conception paysagiste et la préservation de la biodiversité Le thème du débat: quels enseignements tirer pour une gestion participative de l'espace ? La session fut animée par Patrice Weisheimer, coordinateur du réseau thématique "Gestion participative de l'espace" de TOGETHER.

Les diagnostics en marchants _ ville d'Aras et Strasbourg

  • Intervention d'Hubert Bonneville & Nadia Zourgui -Saada sur le thème des « diagnostics en marchant »

Depuis 2006 la ville d'Aras met en place des diagnostics en marchant. Au début, il était question d'un projet de renouvellement urbain sur les quartiers sensibles. Puis, dans la phase d’évaluation, a été initié l’outil de diagnostic en marchant. Celui-ci a évolué au fil des années. Dans ces premiers temps, ce fut principalement un outil d'usage et servant aux techniciens entre eux. Progressivement, il a commencé à être utilisé en parallèle d'autres outils, avec les habitants (instance participative) autour des enjeux de cadre de vie et de vie locale (Fonds de participation des Habitants et fonds de travaux urbains). Ensuite, il a été question de regrouper ces dispositifs. La ville en a profité pour chercher un bureau d’étude qui a été financé par la région Nord-Pas-de-Calais. La volonté politique était alors de faire converger ces outils de participation des habitants et la technicité.

C'est un cheminement à travers les quartiers (ilots), points d’intérêts, constats de visu etc. Soit une déambulation avec des outils : une grille (positif/négatif), un appareil photo pour avoir l’expertise d’usage (l’œil de l’habitant ayant plus d’informations qualitatives que les élus).

→ Conditions de réussites : - un collectif d’habitants reconnu sur le quartier - un itinéraire préparé avec les habitants et acteurs du territoire : j-8 - un appareil photo confié à un habitant - une balade urbaine de 1h30 - un groupe limité de 8 à 12 personnes maximum - une grille pour relever les sujets et les localisations - un lieu de debriefing en quelques minutes après la balade

Nadia Z-S précise que le climat et la temporalité (s’il pleut, si c’est le soir, la nuit etc) sont des éléments particulièrement importants, car ils ont une forte influence sur les pratiques. Il faut donc des diagnostics en marchant réguliers. Cela amène à Repenser le territoire.

Après les diagnostics : - Tableau de bord de suivi des actions et des sujets - Fonds de travaux urbains pour les micro aménagements - Relais auprès des services des collectivités - Partage des conclusions avec les élus pour alimenter le projet politique pour le territoire.

Les limites : -Le diagnostic n'est qu'un outil -Le changement de mentalité prend du temps.

Inclusion des marges dans la ville - ville de Lisbonne

  • Intervention Antonio Guterres « Critical urban areas. Initiative, Vae da Amoreira”

Le projet principal qui sera présenté a été développé entre 2008 et 2011. Celui-ci était soutenu par la politique des villes, qui maintenant n’existe plus. Ce furent plusieurs initiatives sur 3 territoires. Celle présentée aujourd'hui a été développée dans le nord de Lisbonne. S'y trouvent en général beaucoup d'habitants immigrés venant de plusieurs pays différents. L'idée de départ du projet était d'impliquer la société civile : les associations, les instituts de formation, les secteurs de l’enseignement etc. Pendant 1 an, les personnes étaient rassemblées sans qu’il n’y ait de budget. Un plan d’action a été élaboré avec une répartition des différentes responsabilités. Mais il existait de forts écarts entre les acteurs et c’est le volet culturel qui a permis de les réunir. Différentes décisions ont été prises après les diagnostics en marchant. Ces derniers ont permis de se rendre compte que l’art et la culture étaient très importants. Un programme artistique de 7h/sem par les jeunes a donc été mis en place et un centre d’expression artistique a été créé. C'était une période d’austérité avec des processus de décision collective. Malheureusement, cela a ensuite été supprimé par les politiques publiques (centre fermé). C'est souvent ainsi : quelqu’un de l’extérieur met fin aux initiatives locales. Présentation d'un autre projet : une collaboration entre les institutions (Université, municipalité) pour réussir à développer des projets. Ici , on donnera l'exemple des jeunes faisant du sport et aménageant leur espace sportif. Le dialogue entre les jeunes et le maire a permis d'aménager un réel espace pour ces jeunes et de les réintégrer. Et cela fonctionne. Un vrai centre d’entrainement a été mis en place. Les jeunes se sont associés avec l'Université, avec les étudiants d'architecture etc. Dans ces territoires, les jeunes sont de milieux défavorisés. Or, souvent les catégories sociales sont segmentées et dans ce cas, les projets permettent de mélanger les personnes et d’éviter la ségrégation spatiale.

Organisation concertée des espaces verts das la ville - ville de Strasbourg

  • Intervention de Floriane Dupré, Association environnementale les Haies Vives :

Les Haies Vives est une association qui a comme objectif la promotion des haies et espaces verts. De novembre 2015 à mars 2016 , l'association a cherché à mettre en place avec les habitants un Parc Naturel Urbain dans la ville de Strasbourg . Cela a pu être réalisé grâce à plusieurs chantiers participatifs avec les habitants. Ceux-ci ont notamment fait la demande d’une aire ludique. Le projet a alors permis de nombreux échanges entre professionnels, associations et habitants. Ce fut un projet intergénérationnel. Des agents communaux ont été formés à entretenir cette aire. Le projet fonctionne encore. Des écoles y viennent, des associations etc. C’est un projet fédérateur.

  • Intervention de Nadia Z-S Cela montre qu'il faut partir du territoire pour fédérer les habitants. La biodiversité est ici un prétexte pour faire ensemble. Entre démarche ascendante et descendante. Cela pose la question de l’horizontalité. Pour le cas des diagnostics en marchant, ne faudrait-il donc pas en faire certains « à blanc » ; en ne partant d'aucun présupposé mais seulement des habitants ?
  • Intervention de Julian P. A Lans-en-Gohelle, il y a un fonctionnement 50/50 où les collectifs viennent avec leur projet et sont suivis. Cela est représentatif de la capacité d’une municipalité à accueillir les initiatives des habitants. Il faut laisser la place à l’expérimentation, faire confiance aux habitants. Les élus doivent changer de posture.
  • Intervention Antonio G. : Les citoyens sont parfois exclus des processus décisionnels. Mais les habitants ont appris à faire seuls. Or, à Lisbonne, les politiques ont beaucoup poussé à exclure du centre ces populations déjà marginalisées. Entre temps, ont été mis en place des circuits, industries etc. De plus ces personnes sont face à des complications administratives : avec les papiers et qualifications certains n’arrivent pas à avoir de travail. De fait, ces personnes se retrouvent exclues du monde du travail et les politiques publics ne semblent rien faire. De plus en plus de personnes vivent là où ils ne sont pas nés. Comment prendre en compte la diversité culturelle d’organisation ?
  • Intervention de Jen Cothier : La banque du temps ajouté à cela pourrait permettre plus d’implication ? Exemple du sport dans les quartiers : la banque du temps aurait pu faire le lien avec les politiques publics. Quelque chose de trans-générationnel ?
  • Julian. P La question du burn-out. Du côté des élus, comment s’organiser dans les services pour trouver des synergies qui allègent les charges sans limiter la capacité à accueillir les projets ?
  • Nadia Z-S: Les élus ne sont probablement pas près à changer leur posture. Les techniciens changent mais le changement des élus est plus lent.

Concertation sur la conception paysagiste et la préservation de la biodiversité - ville de Paredes de Coura

  • Intervention Isabel Maria Matias : “Plano de Paisagem das Terras de Coura”

Leur projet est principalement lié à des questions écologiques. Ils se sont basés sur une partie des objectifs de la Convention Européenne du Paysage. Il était question d'impliquer les employés des collectivités, les habitants etc dans l'aménagement des paysages. Le projet est en cours mais un des objectifs est d'essayer de réaliser bientôt une séance publique selon les divisions paysagères. Les terres en jeu offrent une grande diversité biologique et les paysages sont de qualité. On reconnaît l'ancienneté de l’occupation humaine et son reflet sur le paysage global. Il y a une réelle volonté de concrétisation de ce plan de paysage mais cela prend du temps.

La mobilité

Sera abordé ici le thème de la mobilité par la présentation de différentes initiatives comme le taxi social, la promotion en masse du vélo, le co-voiturage et des exemples de politiques de rapprochement entre lieux de résidence et lieux d'activité. Le débat fut basé sur: Comment assurer la mobilité pour tous tout en réduisant au minimum son impact environnemental et social (temps passé dans les transports) ? La session fut animée par André Desmet, coordinateur du Réseau Thématique "Mobilité" de Together.

Accès à la mobilité pour tous _Commune de Sainte-Ode

  • Intervention d'Isabelle Salenbien et Florence Piron :

Mise en place du taxi social, soutenu par le CPAS (actions sociales, il prend en charge la réinsertion sociale). La commune est subventionnée par la région, avec 4 axes de travail : la réinsertion professionnelle, le logement, la santé et l’inter-culturalité. Le problème principal de la commune est celui de la mobilité (pole d’emploi à 20km) car de nombreuses personnes sont en situation de précarité. Pour l’instant, la solution trouvée a été celle de la location forte de mobylettes pour 3,5E/j par le biais d’une association mais cela reste difficile (car elles ne vont pas à plus de 25km/h et les hivers sont froids). Mais il y a tout de même déjà 5 bénéficiaires sur cette petite commune et cela permet de créer du lien social. De plus, cela a permis à ces 5 personnes de reprendre le chemin du travail.

Promotion du vélo _ Région de Wallonie

  • Commune pilote « Wallonie Cyclable » :Alice Gobinet et Charlotte Dallemagne

Voir le site mobilite.wallonie.be Le projet développé s’appelle « Commune pilote Wallonie Cyclable » et a été soutenu par le gouvernement Wallon dans le cadre d’un plan cyclable fait à partir d’un plan régional. C’est donc à l’échelle régionale et communale mais nous allons mettre le focus ici sur un projet collaboratif. Le projet a vu le jour en 2010 et a permis à 10 communes (représentatives des territoires et avec des tailles très variables) de développer un plan cyclable. L’objectif étant de développer des plans de mobilité. Un bureau d’étude a travaillé avec les habitants sur l’élaboration de ces plans. Toutes les informations des plans communaux ont été pensés par un nombre d’acteurs pluriels (habitants cyclistes ou non, associations, pouvoirs politiques, administrations communales etc). Les habitants pouvaient être des représentants du territoire ou de véritables pratiquants du vélo. L’éducation à l’utilisation et l’intégration du vélo étaient compris dans le plan. Un volet ancrage était également pensé. C’est un programme de 5 ans qui s’adaptent au nombre d’habitants. Il y a eu création de 10 laboratoires et cela a permis de tirer ensuite des conclusions pour plus tard pouvoir reproduire le modèle. Il y a eu une forte consultation des utilisateurs, ce qui est assez nouveau. Or nous nous sommes rendu compte que les pouvoirs publics étaient demandeurs de l’avis des habitants. De plus, l’utilisation du vélo a presque doublée depuis. Il y a aussi des projets dans les entreprises, les écoles etc. Pour cela, voir le rapport qui est sur le site.

Accessibilité aux bâtiments publics _ ville de Viana do Castelo

  • Intervention de Manuela Coutinho, « Viana para todos », Portugal

Projet sur l’accessibilité qui a vu le jour en 2001. A pu se faire à partir de fonds européens. Dans le centre de Viana, un diagnostic a été effectué sur l’accessibilité aux bâtiments publics. Pour l’instant, de nombreuses mesures ont déjà été implantées, comme par exemple une application mobile pour les personnes déficientes visuelles. Il y a également de nombreuses informations traduites en braille par une personne aveugle. Les services entre personnes handicapées, techniciens et autres, permettent de chercher des solutions. Quel travail avant le développement de ces initiatives ? Comment les besoins ont-ils été identifiés ? → Sensibiliser et inviter les techniciens, les écoles, les bénévoles, les personnes porteuses de handicap, pour réfléchir sur la question. PUIS un travail de terrain est possible : recensement des bâtiments, puis actions de sensibilisation, jeux de rôle afin de se rendre compte des difficultés d’accès lorsqu’il y a handicap.

  • Question posée par Patrice W. : Comment régler le conflit entre l’expression de la demande des habitants et les politiques ?
  • Projet Wallonie Cyclable C’est compliqué, surtout si on approche des élections. Beaucoup de sensibilisation dans les écoles, car les enfants transmettent aux parents. Les réseaux sociaux sont actifs également. Mais il y a parfois du rejet, des réticences et ce n’est pas facile à gérer.

La question de l’éducation dans la gouvernance en termes de mobilité est très importante.

Intervention Catherine Q le T. Il me semble qu’une des explications à certaines oppositions aux projets comme celui de Wallonie cyclable est le conflit d’intérêt. Par exemple, ici, il y avait deux voies pour les voitures et il n’y en aura plus qu’une, un sens unique. On change donc toute la fonctionnalité d’un quartier, ce qui n’est pas simple à gérer. Peut-être faut-il donc essayer d’avoir un sens de circulation circulaire qui permet de n’avoir qu’un sens avec un périmètre en rectangle, permettant de revenir sur la base initiale.

Intervention Samuel Thirion : D’autres expériences sur les pédibus, les transports gratuits etc mais ceux-ci n’ont pas pu venir. Comment dans une démarche de co-responsabilité on peut trouver un modèle d’organisation de la mobilité. Promouvoir la marche à pieds, le vélo, les transports publics gratuits sont des solutions. Mais comment faire en sorte que la mobilité, les grands systèmes de transport ne prennent pas tout l’espace ? Quel dialogue et quelles solutions ? Dans tout les cas c’est une question de co-responsabilité et il faut réussir à atteindre l’engagement partagé.

Intervention Bruno Parasote : Un des points essentiels est en effet la question de l’éducation. Apprendre d’autres mobilités et changer sa perception de la rue. La non-mobilité est aussi importante. On le voit notamment par le biais des nouvelles technologies qui permettent de ne pas toujours se déplacer. Intervention Isabelle Salenbien : Il y a des coûts lourds pur les constructions des infrastructures donc si on investie dans un changement au niveau de l’habitat et des mobilités douces, ce sera forcément bénéfique. Intervention Julian Perdrigeat : Les Tiers lieux permettent de partager les espaces et donner une seconde vie à ces derniers.

La reconversion énergétique

Cette partie était basée principalement sur la contribution de villes pilotes en maîtrise d'énergie – Ont été présentés notamment les exemples de Montdidier et Loos-en-Gohelle. Le débat fut basé sur la question suivante: Comment assurer la reconversion énergétique en valorisant tous les espaces disponibles et en mobilisant les acteurs concernés? La session fut animée par Catherine Quignon le Tyran, ancienne maire de Montdidier.

Exemple de la commune de Montdidier

  • Intervention Catherine Q le T.

Catherine Q. le T a cherché à présenter ici comment, sur la commune de Montdidier, ils ont tenté d’assurer la transition de la production de l’énergie et la création d’un modèle reproductible sur d’autres collectivités. En ce qui concerne l’éolien, il a fallu faire un appel d’offres ferroviaire. Il faut alors être accompagné d’un cabinet d’avocat, organiser la consultation et s’assurer, lorsqu’on va attribuer le marché, qu’on prend en compte la quantité de production. Car si jamais on ne produit pas suffisamment, on est perdant. Il faut une assistance et un suivi. Ensuite, sur le portage de projet, quand ils ont voulu produire le premier réseau de chaleur, ils n’étaient pas producteurs et c’était donc complexe. Il a fallu chercher quelle était l’organisation la plus pertinente et deux hypothèses ont été testées : une chaufferie de bois qui chauffait quelques bâtiments et un réseau de chaufferies de 2 à 5 kms. La région, en partenariat avec les trois départements, s’est associée à une filière d’approvisionnement forestière, ce qui a permis de garantir le prix de rente et de convaincre les collectivités de construire des réseaux de chaleur. Sur la question de la municipalisation des services, ils se sont rendu compte, en observant les délégations de services publics que les structures prenaient en général 20% de frais de structure et donc lorsque ces 20% reviennent à la municipalité, cela permet de faire des travaux (pour l’eau par exemple). Cela permet aussi de relocaliser l’emploi. Ils ont par exemple remunicipalisé la cantine, ce qui a permit de produire des emplois et d’offrir des repas équilibrés. Il faut alors instaurer un climat de confiance entre tous les acteurs pour éviter les dérives (liées par exemple dans ce cas aux normes sanitaires très restrictives). Le cinéma aussi a été municipalisé, dans une sorte de contrat avec les citoyens, qui ont garanti qu’ils seraient usagers. Cela participe à une forme de responsabilisation des citoyens. On avance les uns avec les autres. Aujourd’hui, ils travaillent principalement sur des plateformes de covoiturage entre communes ainsi que des services d’aide à domicile (voitures électriques, etc.). Globalement, ce fonctionnement collectif fonctionne bien si on arrive à mobiliser et stimuler les relations entre personnes qui se connaissent et veulent faire ensemble. Ici plusieurs préfets ont suivi et accompagné les démarches.

Exemple de la commune de Loos en Goelle

  • Intervention Julian Perdrigeat :

Approche moins systémique de la transition énergétique. Comment organiser cette transition ? Retour d’expérience sur une méthodologie, expérimentation à Loos en Goelle. On voit bien ici que la question de la transition énergétique est une question de transition économique : Baisser les prix, création d’emploi etc… Chez nous, on a suivi la logique d’opportunité, il n’y a pas vraiment de plan de transition énergétique. Plan de transition : pour rester sous la barre de 2degrès, il faut atteindre le facteur 4 : réduire par 4 des émissions gaz par effet de serre. On suit ce plan, afin de voire quels types de mesures politiques on peut mettre en place selon les communes. Il faut développer des Plans longs : ici, c’était sur 5ans. Plusieurs actions ont été mises en place pour le moment, par exemple :

  • Par rapport aux bâtiments ; de nouveaux bâtiments ont été créés afin de se rapprocher de ce facteur. Pour ce qui est de réhabiliter les vieux bâtiments, nous avons l’exemple du toit d’une église qui s’effondrait et que l’on a donc reconstruit en le recouvrant entièrement de panneaux photovoltaïques.
  • Par rapport aux transports : Changements au niveau des véhicules municipaux ( journal distribué par triporteurs, etc.)
  • Plateforme de texte sur l’énergie photovoltaïque…

Toutes les petites actions mises en place ne représentent que 0,1% de ce qu’on doit faire si l’on veut atteindre ce facteur 4. Depuis un an et demi, on a décidé de devenir un territoire TEPO (territoire à énergie positive) : création d’externalités positives en mettant en place nos actions. TEPO : réseau rejoint il y a 2 ans. Ceci nous a permit de réaliser que la meilleure énergie est celle que l’on ne dépense pas. Nous avons mis en avant 3 points :

  • Avant de créer des énergies renouvelables, il est important de regarder là où on peut réduire notre consommation d’énergie : on appelle ça la Sobriété.

Question d’efficacité : améliorer le rendement, éviter la perte. Ensuite seulement, on augmente la courbe de production d’énergie renouvelable en créant un plan de transition mettant en place des jalons afin de se projeter sur le long terme. Mise en place d’une feuille de route qui nous montre que la première source d’émission de gaz a effet de serre est le transport. Problème : Nous n’avons pas cette compétence. Les questions de transition énergétique ne peuvent pas dépasser le niveau local.

  • Deuxième : réhabilitation des logements. Difficulté lorsque nous nous attaquons à des logements privés : on rentre dans l’intimité du logement, difficile d’être écouté.
  • Troisième : secteur tertiaire (hors industrie)

Chiffre qui choque beaucoup : dans la cette petite ville de 4000 habitants : budget de fonctionnement de 6millions d’euros dépense pour l’ensemble de ces acteurs : 14 Millions d’euros par an. Donc ceci nous montre que la transition énergétique est une opportunité pour l’économie de Loos en Goelle. Aujourd’hui nous sommes à 127 gwh de consommation d’énergie pour l’ensemble des acteurs, et l’on cherche à atteindre 63 gwh en 2050 et dans la trajectoire de transition : on vise à produire 63 Gw d’énergie renouvelable. Scénario : 2025 baisser les consommation d’énergie de 25 Gwh , produire 25gwh en énergie renouvelable.

C’est un plan très lourd pour une petite commune comme nous , voilà nos principales actions :

  • Maitriser la consommation des infrastructures, et maitriser aussi au niveau des privés.
  • Produire nos énergies renouvelables : l’éolien ne marche pas alors qu’on sait que c’est la solution. : les habitants ne veulent pas (nuisances, etc.) La solution : participation citoyenne (leur monter que cela leur rapporterai. )
  • Récupérer la biomasse, déjections des élevages, production agroalimentaire et tout mettre dans un grand « estomac » afin de créer de l’énergie et en même temps récupération d’un compost.
  • Transport : dur d’agir car pas les compétences.
  • Récit prospectif, afin d’impliquer les citoyens pour donner une vision de ce plan d’action d’ici à2050. (intérêt collectif)
  • Opérateur juriste et financier qui permet d’être l’investisseur et le garant des retombées locale.

Importance de porter cette transition énergétique au delà de notre niveau local. Tout le monde devient partie prenante d’un objectif collectif, tous les acteurs jouent un rôle et sont ambassadeurs du projet. Ex : la femme de ménage qui connait quelles lampes ne fonctionnent pas dans quelles salles etc. Elle est la mieux placée pour agir. Plan de formation de l’ensemble de agents pour qu’ils s’impliquent dans cette transition. Donc pour conclure : c’est un gros chantier, mais qui est nécessaire.

Intervention Catherine Q. le T : Ce qui est important est que les bénéfices des projets, par exemple dans le cas des éoliennes, ne reviennent pas seulement à quelques personnes mais à l’ensemble de la population. A Montdidier, vu le pouvoir d’achat que nous avions localement, nous savions pertinemment que si on avait fait un projet que citoyen ça n’aurait profité qu’à quelques uns. Intervention Samuel Thirion : Ce qui est le plus frappant dans ces exemples est qu’un enjeu mondial soit résolu au niveau local par une municipalité. Cela questionne sur la responsabilité des locaux. Pourrait-on donc faire une transition énergétique où les acteurs locaux, les municipalités seraient les principaux acteurs ? Quel pouvoir devrait être donné au niveau plus global ? Comment voyez-vous la mobilisation des acteurs ? Réponse Catherine Q. le T : Honnêtement je ne suis pas convaincue que cela ne soit que les municipalités. Plusieurs préfets nous ont aidés. Un président de région voulait même développer un laboratoire. L’état, la région et la municipalité se sont alliés. Il fallait fédérer les politiques publiques. La difficulté était d’abord le sortir de l’entreprise nationale d’électricité. Mais il faut aussi s’enrichir les uns les autres et faire avec les pouvoirs publics autant qu’avec les citoyens. Pour les financements notamment, il faut faire ensemble.

Intervention Patrice W. : Nous sommes un collectif cherchant à développer un projet citoyen d’habitats collectifs écologiques et nous avons de nombreux blocages, notamment sur les plans énergétique et financier. Il faut recroiser les informations diverses et l’accès aux informations est difficile. Qui peut donner des aides etc ? Quel lien peut-on avoir avec la municipalité ? Les difficultés avec la banque sont également nombreuses. Il y a donc un réel besoin d’accompagnement et de diffusion d’informations. Que pensez-vous de ces problèmes et quelle solution y voyez-vous ? Réponse de Catherine Q le T. : Il existe le service public de l’efficacité énergétique. Il est encore au stade expérimental en Picardie mais va surement se développer à plus grande échelle. C’est une structure portée par la région avec bilan d’efficacité sur les factures d’énergie. Les artisans qui y travaillent ont recours à des matériaux écologiques. http://www.picardie.fr/La-Region-cree-le-Service-Public

Exemple des Ecoquartiers à Strasbourg

  • Intervention de Bruno Parasote :

Appartient à une commune près de Strasbourg, très investi dans la question des habitats participatifs. Déjà, il faut savoir que le terme d’éco-quartiers n’est pas toujours très juste. Il y a de nombreux éco quartiers en France et en Europe qui n’utilisent pas forcément ce terme. On fait des bilans carbone depuis un certain nombre d’années et on constate que la part de la ville n’est pas très forte, c'est-à-dire que les gens ne changent pas forcément de comportements du fait d’une pratique de la municipalité. La ville est néanmoins incitatrice. Ensuite, sur la question de l’énergie, par exemple l’arrêt de l’éclairage la nuit ou les trams, permettent une réduction importante. On a beaucoup travaillé sur des coopératives d’habitants et sur l’énergie commune (ex coopérative solaire). Ce qui est important est donc de parler avec les citoyens et faire avec eux. Si on permet de faire des économies, il y a peu de résistances. On essaye donc de toujours trouver un argument économique. Sur la thématique des éco-quartiers, un programme a été développé pour construire de façon plus écologique et plus densément en ville. Sur les coopératives d’habitants, l’idée est plutôt de se regrouper pour créer des alternatives aux difficultés immobilières. L’idée est d’être acteur, en ville, de la construction d’un immeuble, de définir les règles et de s’associer sur des principes écologiques. Participer à la construction de son logement est redevenue importante.

Synthèse : Quelles conclusions pour la construction d'un modèle de référence transversal d'organisation coresponsable de l'espace et les conditions de sa faisabilité ?

Pour conclure cette réunion, nous allons faire ressortir différents points de cette journée : - La participation des habitants dans l’aménagement de l’espace est fondamentale : il est essentiel de prendre en compte les avis des citoyens afin de repenser l’espace par rapport au bien-être de ces derniers. - Mais il est nécessaire d’avoir aussi l’expertise de professionnels, car lorsqu’on parle de biodiversité ou de transition énergétique, il faut avoir de solides connaissances pour être sûr de respecter les codes. - Le travail à faire maintenant est de mettre en lien les discussions de la journée avec les conclusions de la dernière réunion thématique à Gloucester en mai dernier. Nous avions démontré le rôle crucial du temps dans le monde économique actuel et proposé d’inclure dans le nouveau modèle que nous voulons mettre en place des échanges par le temps permettant une transparence dans les échanges et établir un revenu de base universel pour tous.

Indirah : Nous avons vu aujourd’hui pleins d’initiatives intéressantes, ce qui a retenu mon attention c’est l’intérêt de la circulation d’informations. En effet, il est important de créer une démarche ascendante, du citoyen vers les politiques, mais il faut que les citoyens soient aux courants des initiatives déjà créées afin de ne pas réinventer tout depuis le début mais se nourrir simplement de ce qui existe déjà et les adapter.

JOUR 2 : Jeudi 23 Juin

Session 3 : Du modèle aux besoins de politiques publiques

Travail en groupes pour identifier les politiques publiques

(voir les conclusions ci-après)

      • Séance de Post-it permettant de présenter les réactions/propositions de chacun
  • Points d’attention :

- Faire attention aux réalités de demain et aux réelles problématiques de chaque intervenant - Surmonter la « frilosité » des initiatives citoyennes à impliquer le politique - Lever les verrous institutionnels pour libérer les initiatives

  • Inspiration :

- Droit à l’erreur - Voir le territoire à travers les yeux des habitants - Que les élus continuent à produire des idées au-delà de leur mandat - Panneaux solaires

  • Méthodologies :

- Intégrer la participation citoyenne dans l'éducation des enfants - Solliciter l'expertise d'usage du citoyen - Partage d'expériences plus ou moins abouties mais qui fonctionnent - Expliquer les démarches et processus pour plus d'implication

  • Processus :

- formation des citoyens - formation des facilitateurs - faire circuler l’information sur les projets existants - la valorisation par la culture

  • Proto-utopies :

- Apprendre aux enfants - Construire des propositions ensemble - Passer de la logique de spectateur à celle d’acteur - Maitriser et comprendre les évolutions de son territoire

  • Questionnements Nous / Société :

- trouver l’équilibre entre propositions ascendentes et descendentes - co-construire les territoires (co-décider?) - les ressources naturelles doivent être gérés de manière publique

  • Principes généraux :

- des services publics qui soutiennent l’expérimentation - favoriser les methods ascendantes - valoriser et financer la cooperation intra-territoriale

  • Schéma récapitulatif

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Bilan des ressentis :

- Il faut dépasser l’échelle locale. Il y a de nombreux horizons différents et pas de solution unique. - Comme souvent, il y a un certain manque de temps : pour débriefer, pour échanger et co-construire (notamment dans les moments informels trop courts). - Beaucoup sont tout de intrigués, impatients quant à la suite des événements. - On est ici dans un processus long. Cela peut être frustrant mais il faut se dire que l’on est à une étape dans le processus de CO-ACTE. - La crainte du clientélisme et de l’implication du politique. La politique restreint-elle les libertés ? Quand, comment et pourquoi impliquer le politique ? - Que fait-on avec ceux qui ne veulent pas changer ? - Savoir se changer soi. Sortir de ses habitudes. Comment construire ensemble ? - L’importance du questionnement et de l’expérimentation. - Que faire au quotidien ?

Répartition en 3 groupes selon les axes de travail suivants:

  • Participation citoyenne
  • Implication et rôle des politiques
  • Quelles perspectives pour CO ACTE ?
      • Participation citoyenne

- Il est important de voir qui n’est pas là, d'observer les absents et de réfléchir à comment faire pour les atteindre. - Il faut s’adapter au citoyen à qui l'on s’adresse - Il est nécessaire de donner plus de pouvoir au citoyen - On observe une difficulté à sortir des schémas : avoir des assemblées citoyennes, rassembler les secteurs, dépasser les intérêts individuels. - Participation : elle comprend toutes les initiatives, même illégales, et même les mouvements, rassemblements etc. - Il faut toujours laisser la porte ouverte à tous. - Les appels à projets ne sont plus adaptés : trop restrictifs, ils doivent être revus. - Il faut plus de dialogue entre tous les acteurs des territoires - Problème du système : les décisionnaires ont trop de pouvoir. DONC ils sont jugés, et c’est « injuste ».

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      • Implication et rôles des politiques

Quelques questions… Le débat public serait il une solution pour contrer certains blocages entre politiciens et projets citoyens ? Les élus sont-ils près à la transparence ? Comment initier un changement de mentalité des élus ?

Discussion-débat

- On constate qu'il manque un outil qui référence de ce qui a existé et la manière dont cela a été mis en place. Cela n’existe ni à l’échelle européenne, ni nationale. Il faudrait une structure publique gratuite. Chaque opération qui a été subventionnée (département, commune, état etc), devrait faire acte de transparence : opendata des données politiques. Il y a un manque important d’outils d’évaluation des projets mis en place qui permettraient de transmettre et diffuser l’information. - Il faut savoir que la question de cout/amortissement sera toujours présente dans la tête des élus puisqu’ils sont obligés de prendre en compte ce paramètre. Mais il faut que les citoyens, pour vendre leur projet, défendre leur utilité. Il faudrait donc rendre visible le cout et l’investissement des projets qui ont eu lieu (avantage financier et politique). - Tension entre démocratie représentative et moments d’entre deux mandats (où il est difficile de lancer des projets). Le problème de l’entre-deux mandats : plutôt que de se vendre, il faudrait expliquer aux citoyens la teneur des projets et tout de même lancer ces derniers même si le mandat se termine. Il faudrait également inscrire dans les mandats une prise en compte de l’existant permettant d’accepter l’imprévisible, plutôt que d’apporter des projets avec « consultation ». Le problème de la démocratie représentative : Comment choisir avec les citoyens les projets pertinents ? Faire des conseils citoyens ? Réunions de quartier sur des thématiques. Le problème du vote. Gestion décisionnaire par consensus. Faire confiance en l’intelligence collective. - Comment faire vivre et soutenir les initiatives citoyennes ? Dégager des territoires d’expérimentation? Permettre un droit d’expérimentation. Des « crédits de projets » ou avancement remboursable (comme au CAP Vert), puis une évaluation citoyenne et peut-être deviendront-ils alors des politiques publiques ? Tirage au sort des projets citoyens? -Principal blocage : la réglementation et la question du temps.

Conclusions

  • Faire « système »

- Comment faire lien entre les acteurs ? Quels outils ? - Open data - Eduquer à participer / agir / se sentir responsable et autonome / coopérer  produire des réflexes citoyens

  • Repenser l’articulation

- faire en sorte qu’il y ait plus de lien direct et plus de pouvoir aux citoyens

  • Rendre acceptable le projet

- Fonds à gestion libre - Zone d’initiative Concerté. Ce qui émerge de la base. Plate-forme multi-acteur. Valorisation de territoires d’expérimentation. - Fonctionnement sur avance remboursable - Meilleure dynamique de projet quand il émerge des populations - Espace de concertation, de débat public

  • Les attentes

- Rendre visible le coût et l’investissement

  • Quels types de propositions

- Les modes de délibération : débat public ? Prise de décision par consentement ? Vote ?

  • Comment dépasser

- Déconnecter durée du projet / mandat - Tension entre le mandat (démocratie représentative) et gestion quotidienne puis temps long - Interlocuteur du politique / leadership – continuité dans le temps - Spiral comme outil de représentativité - Représentativité des expressions ascendantes ? : plateforme /seuil de représentativité / ouverture - Valoriser l’engagement citoyen SANS POUR AUTANT qu’il y ait récupération politique

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      • Quelles perspectives pour le projet CO-ACTE :

Comment organiser le projet jusqu’à Braine l’Alleud?

  • Qui invite-t-on ?

Environ 250 personnes, dont 150 du réseau TOGETHER. Il faut alors identifier ceux qui n’ont pas été invités jusque là.

  • Relation aux ressentis: Tenir compte de chacun car certains sont bons orateurs et donc prennent plus la parole. Certains sont introvertis et d’autres extravertis etc. Prendre donc des temps où l’on évalue les ressentis et instaurer un cadre de bienveillance.
  • La gestion du temps : Faire un programme précis et pas trop dense. Offrir plus de temps informels ou en petits groupes pour avoir le temps d’échanger sur ce qui se fait, se dit et se pense. Offrir également des temps de réflexions personnels. Tenter de s’entrainer pour mettre en place des réunions plus participatives.
  • Acceptation des limites : il y aura nécessairement des frustrations par rapport à un but à atteindre. Demander quels sont les attentes par exemple en amont peut néanmoins permettre de pallier cela. Dans tous les cas, il s’agira d’être humble vis-à-vis de ce que l’on produit.
  • Transmission de savoir et expérimentation : S’enrichir du lieu. Ouvrir CO-ACTE aux territoires proches. Organiser une rencontre avec les politiciens à Bruxelles. Chercher à faire un travail d’expérimentation sur ces méthodes de réunion et la mise en pratique immédiate.

Photos Idée forte ressortant : il faut changer de forme de pensée. Passer de l’individuel au global. Pourquoi doit-on changer ? Parce que le système actuel ne permet pas de soutenir les initiatives (ex des camps de réfugiés en Grèce ou à Calais).

Session 4 : Suite du projet et fonctionnement des sous réseaux thématiques

Synthèse de la réunion

Les deux jours de reunion passés ont mis en évidence la nécessite d’une articulation entre le travail des élus et les initiatives citoyennes vers une co-responsabilité dans l’organisation des territoires. Les projets présentés ont permis de prouver qu’un changement était possible et que des solutions existaient.

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Décisions prises

  • Il faut créer plus d’échanges entre élus et citoyens (plateformes?) et soutenir les initiatives des derniers (zone d’initiative concertée, fond d’investissement remboursable, etc.)
  • Nécessité de mise en synergie. Animation d’un réseau?

Pour beaucoup le temps manque pour animer un réseau mais la transmission et la mise en lien au niveau local est possible. Elles contribuent d’ailleurs au processus de diffusion de la méthode.

  • Mettre en place un “marcher des initiatives” à Braine-l’Alleud, avec plusieurs animations (Joanna Levy se propose de le co-organiser avec d’autres membres du réseau).
  • Mise en commun des prises de note et établissement d’un compte redus à partager entre tout le monde avant la prochaine réunion thématique.
  • Après ces 2 jours, réfléchir à ce qui a été débattu et penser aux possibilités de changement dans les territoires de chacun, à son échelle. Partager ces idées sur l’espace de débat prévue à cet effet sur le site wikispiral.
  • De nouvelles personnes souhaitent s’investir plus amplement dans le réseau TOGETHER et le projet CO-ACTE

Remarque: Attention au travail de traduction qui est fondamental !!! Il faudrait attribuer des moyens d’interprétation. Besoin de cabines d’interprétation !

Annexe 2 : Liste des participants

    • Angleterre
  • Jen COTHIER : Fairshare
  • Carol SYKES : Interprète
    • Belgique
  • André DESMET : Réseau TOGETHER
  • Christine WELCHE : Interprète
  • Alice EMSALEM : Interprète
  • Alice GOBINET : Service Public de Wallonie Direction de la Planification
  • Charlotte DALLEMAGNE : Service Public de Wallonie Direction de la Planification
  • Isabelle SALENBIEN PCS de Ste-Ode
  • Florence PIRON PCS de Ste-Ode
  • Marc MAURISSEN : SEL de Waterloo
  • Indirah OSUMBA : Association PLOUF, Réseau TOGETHER
    • France
  • Adrienne BRAYMAN: Interprète
  • Bruno PARASOTE Ingénieur en urbanisme, Illkirch
  • Catherine QUIGNON LE TYRANT Ancienne maire de Montdidier
  • Coline CELLIER Stagiaire Réseau Together
  • Eric SCHULTZ Adjoint au maire de Strasbourg
  • Floriane DUPRE Association les Haies vives
  • Hubert BONNEVILLE Direction politique de la ville et de la vie des quartiers. Diagnostic en marchant.
  • Jean-Mary AUBRUN
  • Joana LEVY : Maison citoyenne de Strasbourg
  • Julian PERDRIGEAT : Chef de cabinet du maire de Loos-en-Gohelle
  • Lori FAVIER : Stagiaire Réseau Together
  • Nadia ZOURGUI-SAADA : Préfecture du Bas-RHIN
  • Manon BRUNOT : Stagiaire Réseau Together
  • Patrice WEISHEMEIER : Réseau TOGETHER, Syndicat de l’éducation Populaire SEP-UNSA
  • Samuel THIRION : Réseau TOGETHER
  • Samia CHILLA : Stagiaire Réseau Together
    • Italie
  • Pier GIORGIO OLIVETI : Cittaslow
    • Portugal
  • Antonio BRITO GUTTERES : Fundacão Aga Khan
  • Manuela COUTINHO : Réseau TOGETHER
  • Isabel MATIAS Associacão Florestal
  • Isabel AFONSO : Cooordinatrice du réseau social de Arcos de Valdevez
  • João AFONSO : Maire d’Arcos de Valdevez
  • Jorge GUIMARÃES : Dynamiseur SPIRAL
  • Luis BRANDÃO COELHO : Associacão Florestal
  • Vereadora Ana Margarida SILVA : Healthy City Office de Viana do Castelo
    • Maroc
  • El Mehdi IHITASSEN : Stagiaire Réseau Together

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