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Rédaction des synthèses

Pourquoi rédiger des synthèses ?

Pendant longtemps la démarche SPIRAL a été réalisée sans rédaction de synthèse. Le classement des réponses des citoyens aux questions dans les différentes dimensions et composantes de la grille était jugé suffisant, en les organisant par groupes de citoyens qui les ont exprimées. Surtout cela garantissait une parfaite fidélité à la parole des citoyens, renforcée par le fait que la grille elle-même est le produit de cette parole, résultant de plusieurs années d’exercices.

Cependant à partir du moment où les réponses sont trop nombreuses (quand il y a beaucoup de groupes), leur juxtaposition dans chaque composante de la grille rend difficile une vision d’ensemble. Les synthèses sont alors nécessaires.

Comment rédiger des synthèses ?

La question majeure est comment rédiger ces synthèses sans perdre la diversité des paroles des citoyens. Si certaines sont similaires on peut les regrouper par idées avec une formulation commune de chaque idée et en précisant le nombre de fois où elle a été exprimée.

Toutefois quand le nombre d’idées est trop élevé il est indispensable de passer au stade de la rédaction de phrases incluant plusieurs idées, voire plusieurs phrases articulées entre elles. Pour ceci il convient de bien identifier les relations entre les idées (causes à effets, conditions, idée principales et subordonnées, etc.). Il n’y a pas jusqu’à présent de règle établie à cet effet, c’est avant tout une question de bon sens des rédacteurs.

Néanmoins toute rédaction de synthèse n’est jamais totalement neutre. C’est pourquoi il est indispensable de bien mettre en évidence la relation entre expressions des citoyens et leur synthèse pour que chacun puisse voir comment elles ont été rédigées et éventuellement faire d’autres suggestions de rédaction. Cette mise en évidence peut se faire facilement dans un tableur. Voir exemple.

Qui rédige les synthèses ?

Cela pose le problème de qui a la responsabilité de la rédaction des synthèses. Rappelons que chaque groupe classe ses réponses, si possible avec l’appui de l’animateur formé à la méthode.

Quant aux synthèses entre groupes elles peuvent être rédigées par une personne entrainée à le faire de par son profil (étudiant, prof,…) cooptée par les groupes.

Une autre façon de faire serait d’opérer par tirage au sort des personnes chargées de faire les synthèses. Cela garantit d’une plus grande neutralité. Cela demande néanmoins un certain appui si les personnes tirées au sort ne sont pas du tout préparées à ce type d’exercice.

Des synthèses descriptives aux synthèses suggestives.

L’avantage du tirage au sort est que les personnes ainsi désignées ont une légitimité leur permettant d’aller au-delà des synthèses descriptives pour faire des synthèses suggestives : la synthèse descriptive se limite à faire un rendu le plus fidèle possible de la parole des citoyens. La synthèse suggestive consiste à repérer des complémentarités entre différentes attentes ou propositions exprimées pour en faire surgir d’autres.

Les synthèses suggestives peuvent se faire aussi de manière participative : une fois les synthèses descriptives achevées et mise à la disposition de tous les groupes, ceux-ci peuvent alors faire eux-mêmes des suggestions. L’idéal serait que les personnes chargées des synthèses (cooptées ou tirées au sort) jouent un rôle d’interface

Comment résoudre les contradictions ?

Certaines contradictions peuvent apparaitre entre les paroles des citoyens. La synthèse implique alors de les rendre, dans la mesure du possible, compatibles. Ceci passe par un dialogue entre ceux qui les expriment pour trouver ensemble une solution qui prenne en compte les préoccupations de chacun, dans une relation d’écoute, de compréhension du point de vue de l’autre et de recherche d’équité.

Dans certains cas c’est relativement simple. Par exemple si dans une ville des jeunes expriment le souhait d’avoir de pouvoir faire la fête dans les rues jusqu’à tard le soir tandis que les personnes âgées réclament le calme à partir d’une certaine heure, la synthèse passera par la définition de zones et heures où la fête des jeunes est possible en fonction de l’habitat des personnes âgées.

Dans d’autres cas c’est plus complexe, notamment quand une parole vise explicitement l’exclusion de certaines personnes, comme les émigrés, les étrangers, voire expriment de l’homophobie, par exemple. En général ce sont des paroles minoritaires qui peuvent être discutées au sein même du groupe de citoyens qui valide ou ne valide pas collectivement la parole.

C’est plus complexe également quand apparaissent des intérêts économiques contradictoires. Cependant la forme des questions ouvertes permet de sortir de l’immédiat, laissant moins de place à l’expression de ces contradictions et plus à des solutions globales les rendant compatibles.

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Dernière modification de la page : Mardi 22 janvier 2019 21:35:52 UTC